[dropcap]L[/dropcap]es bancs des écoles sont restés dégarnis lundi en Guinée, premier des trois pays frappés de plein fouet par Ebola à rouvrir les classes, une décision annoncée sans préavis la semaine dernière, ont constaté les correspondants de l’AFP.
La décision, concernant quelque 2,5 millions d’élèves du primaire et du secondaire, sans compter les nouveaux, a été rendue publique le 14 janvier par le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation Ibrahima Kourouma, puis confirmée le lendemain en Conseil des ministres.
Le gouvernement a annoncé pour cette rentrée impromptue la mise à disposition dans tous les établissements scolaires de kits sanitaires, notamment du chlore, de thermomètres, de savon et d’équipes de surveillance et de suivi des enfants pour déceler d’éventuels cas de fièvre.
L’affluence dans les établissements, qui rouvraient avec près de quatre mois de retard par rapport à la date normale en octobre, était très faible, de nombreux habitants n’ayant pas eu le temps de revenir de l’intérieur du pays, et par manque d’argent dans les familles à l’approche de la fin du mois.
« Jusqu’à présent il n’y a pas de présence massive des élèves et des professeurs », a reconnu Nabé Karamou, professeur de géographie au collège de Ratoma.
« Moi, par exemple c’est avant-hier (samedi) que je suis rentré à Conakry. J’étais à l’intérieur du pays car la rentrée a trop tardé, donc je ne m’attendais plus à ce qu’elle se fasse », a-t-il expliqué à l’AFP.
Selon Ibrahima Bah, principal de l’établissement, « nous sommes au milieu du mois et ça ne va pas (financièrement, NDLR) dans beaucoup de familles ».
« Nous comprenons la réaction des gens, mais ce n’est pas une raison pour ne pas venir à l’école car nous sommes censés être dans les écoles depuis plusieurs mois pour suivre les cours », a-t-il ajouté.
Le Liberia a annoncé le 5 janvier la réouverture des écoles pour le 2 février, tandis que la Sierra Leone, pays qui compte le plus grand nombre de cas d’Ebola, n’a pas fixé de date.
AFP