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Retrait d’agréments des médias, sortie Bah Oury, participation du parti ARENA à la prochaine présidentielle, Dr Sékou Koureissy Condé se confie

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Dans cette interview accordée à notre reporter, Dr Sékou Koureissy Condé, ancien médiateur de la République et président du parti Alliance pour le Renouveau National (ARENA) donne son avis sur le retrait des agréments de certains médias privés par les autorités de la transition. Il aborde également les dernières sorties du premier ministre chef du gouvernement guinéen sur un éventuel glissement du calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel.

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Que pensez-vous du retrait des agréments de certains médias privés par les autorités de la transition ?

Dr Sékou Koureissy Condé : C’est une décision qui  recommande que des négociations techniques soient immédiatement menées.  L’épreuve de force ne mène ni à l’écoute ni à une solution rapide. Il faut envisager ensemble des solutions durables et qui pourraient profiter à toute la société aujourd’hui et surtout dans le futur.  Bref, je recommande vivement que des négociations soient rapidement engagées dans un souci de préserver la place et le rôle des médias dans la société. Il faut tout faire pour éviter les  rapports de force, c’est à dire la confrontation. Les médias sont des miroirs et des relais pour la société,  mais en même temps un levier de l’Etat. Une entente entre les deux sur des règles claires précises, c’est à dire  universelles est absolument souhaitable.

Est-ce que vous ne voyez pas une forme de dictature en gestation dans le pays ?

Dr Sékou Koureissy Condé : Je ne dirai pas ça et je n’ai aucune raison de parler comme ca. Moi je suis un homme de dialogue et de recherche de solutions durables.  Je ne juge pas, j’observe et je propose des solutions. Vous savez que dans l’espace politique et publique et démocratique, il y a forcément 3 perceptions des choses ou 3 camps , si vous le voulez. Il y a ceux qui gouvernent et tout ceux qui engagés dans la mise en œuvre de cette politique et il y a ceux qui sont radicalement opposés à cela à cause de leurs conceptions de la société et du travaille politique. Eux aussi, ont leurs arguments et leurs méthodes de se faire entendre.  Mais, Il y a une troisième voix qu’on oublie très souvent en Guinée, c’est la voix médiane. Le camp qui rapproche tout les camps. La  voix de la vérité sans passion et sans démagogie. Fort heureusement  c’est cette sensibilité qui écoute tout le monde et qui propose des solutions durables avec les yeux braqués sur le futur. Moi et mon parti politique, nous sommes dans cette posture et dans cette dynamique.

En tant qu’acteur de prévention et de résolution des conflits, est ce que vous avez cherché à entendre les deux parties pour trouver un terrain d’entente ?

Dr Sékou Koureissy Condé : C’est un reflexe presque naturel chez moi que d’aborder les questions en commençant par l’écoute, écouter les acteurs, et je pense qu’en Guinée, les acteurs concernés évitent de faire appel à un négociateur. En attendant que certains acteurs m’approchent, je suis en train de chercher à comprendre, je veux une solution apaisée et je suis en train de chercher à évaluer les motifs et les motivations et le pourquoi des choses. Ensemble, nous verrons ce qui est dans l’intérêt de tout le monde. Faire la médiation ne veut pas dire ne pas dire la vérité, et faire la médiation ne signifie pas être caché, ni insulté, et prendre position parce que tout le monde veut comme ça.  Lorsque tout le monde est content, le médiateur n’est pas content et lorsque tout le monde est mécontent, le médiateur est mécontent. Mais entre les deux, il a sa position parce qu’il a son objectif qui n’est pas de gagner lui-même, de gagner pour lui, mais de faire gagner tout le monde.

Dans une sortie médiatique, le premier ministre chef du gouvernement a parlé d’un glissement de calendrier. Que pensez-vous d’une telle sortie de PM ?

Dr Sékou Koureissy Condé :  j’ai appelé le premier ministre à plus d’éclaircissement et je pense qu’il l’a fait parce que après sa première sortie, c’était une sorte d’allusion et on avait pas les éléments explicatif et on avait pas d’autres explications et il a affirmé et même réaffirmer que les acteurs politiques et la société civile puisse rencontrer le premier ministre, il n’y a pas de tabou en cela pour que ensemble, sur la base des éléments d’appréciation qu’il a, que nous puissions l’écouter et certainement lui faire des propositions conséquentes. Ce que moi, je cherche, c’est qu’on ne dévalorise pas les valeurs. Les Guinéens ne doivent pas créer des faussées autour des mots. Quelque chose qui fait mal automatiquement, il y a deux camps ceux qui supportent le mal et ceux qui sont pour le mal, et cela ne construit pas une société. Si le Premier ministre a évoqué des glissements, il a évoqué des raisons techniques et moi, je veux qu’on lui rencontre et qu’il revienne sur les raisons techniques liées au retour à l’ordre  constitutionnel que nous souhaitons tous. Maintenant, c’est lui qui est au four et au moulin et c’est lui qui a des éléments d’appréciations qu’il doit mettre à notre disposition pour nous permettre nous aussi de voir pourquoi il faut faire cela et quelle est la solution pour éviter cela. Moi, je suis encore dans le dialogue et dans la nécessité du dialogue.

Quelles sont les mesures nécessaires pour sortir de cette crise dans laquelle la Guinée est actuellement ?

Dr Sékou Koureissy Condé : Pour quelqu’un comme moi qui a vécu dans les pays du Sahel, dire que la Guinée est en crise parait un peu exagéré, et c’est vrai qu’il y a des problèmes, et c’est vrai qu’il y a des préoccupations.  Ce que je recommande, c’est un débat sur la société guinéenne et sur l’avenir de la société guinéenne. Ce que je recommande, c’est le débat sur ce que nous voulons faire pour la Guinée et quelle Guinée nous voulons construire. Il faut un modèle de société à la guinéenne et le débat ce n’est pas de construire des routes et le débat ce n’est pas de construire les ponts, le débat c’est de construire une société. C’est-à-dire que les coutumes et les mœurs, le mode d’organisation sociale pour que tous les Guinéens portent la même Guinée de la même manière et aller vers le développement et la lutte contre la pauvreté. C’est le modèle de société qui est le problème et nous ne sommes que des victimes de l’indépendance de nos jours, c’est le système qui est le problème.

Aujourd’hui, comment se positionne le parti ARENA sur l’échiquier politique guinéen ?

Dr Sékou Koureissy Condé :  Le parti ARENA a le meilleur profil aujourd’hui sur  l’échiquier politique, parce que  nous avons des propositions concrètes pour sortir la Guinée de la pauvreté, parce que c’est de cela qu’il s’agit. Pour le guinéen, tout se passe comme s’il a une fierté en disant que c’est un don du Japon, de la Chine, etc. Nous sommes habitués aux dons  et on ne peut pas être des mendiants internationaux. Nous avons tout et il n’y a pas un pays qui soit doté des avantages naturels que la Guinée possède sur une petite superficie. Et pour faire de la Guinée un pays prospère, c’est rien du tout, mais on ne s’entend pas et ARENA est dans la construction de la nouvelle société, zéro ethnocentrisme, zéro injustice et zéro violence. Tout pour les libertés collectives et le travail. L’ARENA a été créée en 1992, ce qui fait de nous, l’un des plus anciens partis politiques sur l’échiquier politique. Et certainement, c’est la première fois qu’ARENA présente sa candidature pour les élections présidentielles. Nous avons servi l’État, nous avons été acteur politique dans toutes les grandes mutations de ce pays, jamais corrompu. Nous ne nous sommes pas servi, mais nous avons servi l’État. Dans chaque sous préfecture de la Guinée, nous avons des représentations et, en cas d’élections aujourd’hui, les gens seront surpris parce que nous sommes prêts.

Aujourd’hui, si vous avez l’opportunité d’adresser un message au Président de la transition, quel va être ce message ?

Dr Sékou Koureissy Condé : le message serra le changement de régime, il faut aller d’un changement de régime présidentiel fort à un régime fédéral ; ce ne sont pas des individus qui manquent, c’est le système qui manque. Ce  sont pas les individus qui ont tort, nous ne sommes que des victimes. Tous les présidents de la Guinée ont été taxés de ceci ou de cela et cette transition est pour nous une opportunité plus que jamais l’occasion d’offrir à la Guinée un nouveau modèle de gouvernement et un nouveau système de gouvernance plus adaptés.

Interview réalisé par Mamadou Samba Barry

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