Traque contre Claude Pivi : Le Barreau de Guinée condamne les violations des droits des citoyens par des militaires
La tentative d’évasion du capitaine Moussa dadis Camara et les colonels Claude Pivi, Moussa Thiégboro Camara et Blaise Goumou, quatre accusés du massacre du stade du 28 septembre 2009 à Conakry, a provoqué une série de violations des droits des citoyens à Conakry et ses environs par des agents des forces de défense.
Face à cette situation, le Barreau de Guinée a vivement condamné mercredi, à travers un communiqué signé par le bâtonnier Mamadou Souaré, ces actes et appelé à une enquête approfondie pour élucider les circonstances de cette opération.
Des zones d’ombre subsistent autour de cette attaque
Selon le Barreau de Guinée, ‘’le samedi 4 novembre 2023, un groupe armé a attaqué la Maison Centrale de Conakry pour extraire des accusés en cours de jugement. Les forces de sécurité ont rapidement lancé une vaste opération pour appréhender les assaillants. Cependant, des zones d’ombre subsistent autour de cette attaque, suscitant des interrogations parmi la population’’.
Pour les avocats, ‘’au cours de la traque des assaillants, des témoignages ont fait état de bavures et d’exactions commises par les forces de sécurité à l’encontre de citoyens qui, semble-t-il, étaient liés aux accusés en fuite ou étaient soupçonnés d’être proches des assaillants. Des fouilles et perquisitions dans les quartiers où les fugitifs étaient susceptibles de se cacher ont également entraîné des dégradations et des vols de biens privés, rapportés par les médias’’.
‘’De plus, certains avocats représentant les accusés dans cette affaire ont signalé avoir reçu des menaces, ce qui suscite des préoccupations pour leur sécurité. Le Barreau de Guinée a exprimé sa solidarité envers les familles endeuillées par les décès survenus lors de ces événements’’, déplorent-t-ils.
Le Barreau de Guinée exhorte les autorités judiciaires à enquêter dans le respect des dispositions légales
Dans son communiqué, ‘’le Barreau rappelle plusieurs dispositions légales qui interdisent les violations des droits humains, notamment l’article 8 alinéa 2 de la Charte de la Transition, l’article 11 de la Charte de la Transition qui proscrit les tortures et traitements cruels, dégradants ou inhumains, ainsi que l’article 12 alinéa 2 de la Charte de la Transition qui interdit les arrestations et détentions arbitraires’’.
‘’Le Barreau de Guinée exhorte les autorités judiciaires à enquêter dans le respect des dispositions légales pour élucider les circonstances de cette opération, identifier les auteurs et les complices, et les traduire en justice, ainsi que tous ceux ayant commis des actes illégaux. Ils invitent également les autorités à s’abstenir de prendre des mesures administratives non fondées sur le droit et justifiées par les conclusions d’une enquête. Le Barreau rappelle aux autorités leur devoir de rechercher et d’arrêter les auteurs de l’attaque, tout en respectant la loi. Les avocats, quant à eux, exercent leur profession conformément aux règles qui la régissent, sous le contrôle du Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre. ’’, recommande le Barreau de Guinée.
Face aux menaces à l’encontre des avocats et des violations des droits des citoyens, ‘’le Barreau de Guinée condamne toutes les formes de menaces ou d’intimidations contre les avocats et appelle l’État à garantir leur sécurité’’, peut-on lire dans son communiqué dont Conakry Infos à reçu copie.
Bintou Fofana (stagiaire)