En Guinée, la déscolarisation des enfants et leurs exploitations dans les mines d’or, et dans les rues par les maîtres
coraniques font partie des fléaux qui affectent la défense des droits de l’homme dans le pays. Dans un rapport du département d’État Américain, à travers Amnesty International sur ce sujet, la République de Guinée n’est pas en marge de ce constat.
Dans ce document qui en dit long, il est indiqué qu’il y a une régression dans ce domaine sur notre territoire. C’est pour quoi, au lendemain de la publication de ce rapport, nombreux acteurs de défense des droits de l’homme ont donné leurs avis sur la question. C’est le cas notamment, de Maitre Emmanuel Bamba, président de Liguidho (Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme).
Selon lui, La Guinée doit se réjouir des efforts consentis dans cette lutte. « Ce rapport a fait un constat qu’il y a eu des efforts qui ont été faits par notre pays par rapport aux financements de certaines structures qui sont chargées de lutter contre la traite des personnes. Ce rapport a fait également état de ce que notre pays a consenti comme efforts pour l’identification et le rapatriement de certains réseaux qu’on a identifiés à l’étranger. »
En matière de traite des personnes, surtout des enfants, le classement a démontré que la Guinée est sur la liste de surveillance. Sur la question, Me Emmanuel Bamba a dit que ce niveau n’est pas lamentable à partir du moment où il y a eu des recommandations.
« Ce niveau II n’est pas lamentable, autrement dit on ne doit pas s’alarmer du fait que nous soyons à cette place du classement. Parce que si le rapport a fait état des efforts qui sont consentis par la Guinée et que l’État aussi a recommandé aux États-Unis de consentir d’autres efforts pour que la lutte contre la traite des enfants soit une réalité en Guinée, cela veut dire qu’il n’y a pas une incrimination totale ou majeure », soutient l’avocat à la cour.
Il a tout de même déploré le fait que l’État abandonne les victimes après les avoir secourus. « Les réseaux des criminels qui s’enrichissent à travers l’exploitation des personnes, doivent être identifiés par l’État. Mais, si l’État se préoccupe seulement d’aller secourir les victimes et de les laisser à l’abandon après, ça ne pourrait pas décourager les éventuels auteurs qui pratiquent ces types d’exploitations des enfants ».
Notons que ce rapport du département d’État Américain qui a été rendu public, catégorise la Guinée comme un mauvais élève en la matière. Il recommande des pratiques nécessaires pour relever le défi dans la lutte contre la traite des enfants.
Le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime à 158 millions le nombre d’enfants de moins de quinze ans exploités dans le monde. Privés d’éducation et de scolarité, ces enfants voient leurs droits fondamentaux être bafoués. Dans l’objectif de mettre en lumière ce phénomène, une journée mondiale contre le travail des enfants est commémorée le 12 juin de chaque année.
Alpha Enzo Camara