TPI de Kaloum : une journaliste risque un an de prison pour harcèlement, menace et diffamation envers son ancien patron
Ce vendredi 19 juillet a eu lieu le procès qui oppose le directeur général du Groupe Fréquence Médias à son ancienne employée Mariame Nabé devant le tribunal correctionnel de Kaloum.
L’ancienne journaliste de FIM FM, est poursuivie pour avoir tenu des propos dans une vidéo, accusant son ancien patron d’avoir pris de l’argent à la présidence de la République. Des montants qui auraient servi à des fins personnelles qu’au paiement des arriérés de salaires de ses employés.
Lors de l’audience précédente, elle déclarait à la barre, « J’ai lancé le 1er juin 2024 mes plate-formes digitales. Au même moment, une chaîne de solidarité a été ouverte pour les employés de FIM FM. Dans une de mes vidéos, j’ai demandé au Directeur général, Aboubacar Diallo, de payer les employés. Ces employés sont mes amis. Ils ont de la famille à nourrir. Dans aucune de mes vidéos, je n’ai été grossière… C’est à cause de Aboubacar Diallo que j’ai été expulsée de ma maison. J’ai tout laissé à la maison. C’est cet Aboubacar Diallo qui porte plainte contre moi ? Je suis restée pendant 7 à 8 mois sans être payée. Mes amis et moi, nous ne sommes pas payés. Dans aucune de mes vidéos, je n’ai été grossière. Je n’ai pas mal parlé », avait expliqué Mariam Nabé devant le juge Aboubacar Tiro Camara.
Ce vendredi 19 juillet 2024, il était prévu que cette deuxième audience soit dédiée à la présentation des preuves qui incriminent Aboubacar Diallo par l’accusée Mariame Nabé.
Au début de la séance, Mariame Nabé a remis au juge une copie des échanges entre lui et Aboubacar Diallo, ce qui, selon elle, démontre que son ancien patron aurait effectivement reçu de l’argent de la présidence.
Dans les débats, la santé mentale de Mariame Nabé a fait l’objet de questionnements. La famille de la mise en cause a émis des doutes sur sa santé mentale pour cause de consommation de drogue. À en croire Mariame Nabé, elle serait la mal-aimée de la famille et évoque les raisons de maraboutage de la part de sa famille.
Après avoir écouté Aboubacar Diallo qui a réitéré ne pas comprendre cette haine de Mariame Nabé à son égard, le juge a invité les parties pour leurs plaidoiries et réquisitions.
Dans son réquisitoire, le procureur a demandé de retenir l’accusée dans les liens de la culpabilité pour diffamation, menaces et harcèlement et une condamnation d’un an d’emprisonnement, dont 2 assortis de sursis. Tout en ordonnant la confiscation des objets utilisés pour ces actes, c’est-à-dire les téléphones.
Le président du tribunal, le juge Aboubacar Tiro Camara, a finalement décidé de confisquer les téléphones de l’accusée Mariame Nabé et renvoyé l’affaire au 24 juillet 2024 pour que décision soit rendue.
Bintou Fofana