L’ancien ministre de la culture dit pleurer un collaborateur, un frère, mais surtout un amoureux du textile guinéen. Siaka Barry déclare qu’Alpha’O a rempli sa part de contrat avec l’Etat et la culture guinéenne, mais il n’a pas eu la récompense méritée avant que la mort ne l’emporte.
Joint au téléphone par Conakryinfos, l’ex ministre de la culture et patrimoine historique et député a fait de grandes révélations.
« Mes deux ans à la tête du ministère de la culture, je les ai passés en faisant beaucoup plus la promotion du textile guinéen. Et tout ce que je portais pendant les grandes rencontres culturelles, pendant les manifestations politiques, pendant même mes sorties pour représenter la Guinée à l’international, tout ce que je portais comme textile, était inspiré par Alpha ‘O, conçu, par lui, exécuté par lui dans les moindres détails », a-t-il témoigné.
Dans la perceptive de promouvoir le textile guinéen, un projet de loi avait même été initié et déposer au Parlement.
« Ce projet de loi avait été inspiré par Alpha’O. Donc, c’est le lieu pour moi de lui rendre un grand hommage, de m’incliner devant sa dépouille mortelle, de témoigner à la face du monde que cet homme que j’ai connu, que j’ai côtoyé était un grand homme, un homme de culture, amoureux de la culture, un amoureux de ses valeurs vestimentaires, un amoureux du textile guinéen », a-t-il déclaré.
Des artistes guinéens décèdent dans la sobriété, alors que tout ça était évitable selon Siaka Barry qui dit qu’« un projet de prise en charge médical universel pour la culture et le sport avait été signé entre la compagnie d’assurance NSIA et l’Etat guinéen. Un montant d’un milliard avait d’ailleurs été mis sur le compte ».
Les acteurs culturels devaient contribuer chacun à hauteur de 500 000 francs guinéens dont 250 000 à la charge de l’Etat.
« Où est tombé ce projet-là ? On n’en parle même plus », s’est-il interrogé.
Siaka Barry conclut en disant qu’
« Alpha ‘O est tombé l’arme en main. Il a rempli sa part de contrat avec la société guinéenne, mais qu’il ne croit pas que les autorités et le monde culturel guinéen l’ont récompensé. Je présente mes condoléances à sa famille et au peuple de Guinée. Que Dieu ait pitié de son âme !», a renchéri Siaka Barry.
En terme de proposition, l’ancien ministre de la Culture estime qu’« il nous faut une démarche structurelle. Car les SOS ne peuvent pas sauver les artistes en situation difficile ».
Mamoudou Diallo
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