[dropcap]L[/dropcap]a commission d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA) a décidé de frapper un grand coup. Dans une décision rendue le 8 octobre elle suspend de manière provisoire pendant 90 jours Michel Platini, président de l’UEFA et candidat à la tête de la FIFA, Joseph Blatter, président de la FIFA depuis 1998, ainsi que Jérôme Valcke, numéro 2 de la Fédération. Le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ancien vice-président de la FIFA (1994-2011) et qui était lui aussi candidat à la succession du Suisse Joseph Blatter, est radié de la FIFA pour une durée de six ans.
Cette décision vaut inégibilité pour Michel Platini, puisqu’il n’aura pas le temps de faire appel d’ici le 26 octobre, date de dépôt des candidatures pour la présidence de l’organisation. La décision sonne comme un coup de tonerre dans le sport. Un coup de balai inédit de toute la hiérarchie du football mondial
Le Français de 60 ans est celui qui avait le plus à perdre. Il devait être celui qui allait changer la FIFA. Celui qui tournerait définitivement la page de l’ère Blatter et des ses scandales. Il n’en sera rien. Michel Platini ne sera finalement pas candidat. Avec sa suspension de 90 jours, impossible pour lui de déposer sa candidature le 26 octobre. Voulant se présenter comme le candidat d’après Blatter, l’ancien conseiller du Suisse s’est vu rattrapé par une histoire ancienne. Anticipant la décision de la commission d’éthique, M. Platini avait néanmoins fait savoir qu’il était toujours candidat à la présidence de la FIFA. «Ce jeudi matin, j’ai remis les lettres de soutien indispensables à ma candidature », a-t-il déclaré.
Le triple ballon d’or est impliqué dans la procédure pénale ouverte par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) à l’encontre de Joseph Blatter. La justice reproche notamment au Valaisan un « paiement déloyal », fait en février 2011, de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) au président français de l’Union des associations européennes de football (UEFA) « prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ».
A l’époque, M. Platini officiait comme « conseiller technique » de M. Blatter. Son bureau n’était pas basé à Zurich, où siège la FIFA, mais près du Palais-Royal, à Paris.« C’était un travail à plein temps », se défendait-il le 28 septembre, une lettre de justification aux 54 fédérations membres de l’UEFA. « J’ai reçu une partie du salaire convenu entre 1998 et 2002. M. Blatter m’avait informé au début de mon travail de conseiller qu’il ne serait pas possible de payer l’intégralité de mes émoluments immédiatement, notamment à cause de la situation financière de la FIFA à ce moment. Tout l’argent reçu à l’époque a été déclaré aux autorités compétentes. »
La commission d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA) a décidé de frapper un grand coup. Dans une décision rendue le 8 octobre elle suspend de manière provisoire pendant 90 jours Michel Platini, président de l’UEFA et candidat à la tête de la FIFA, Joseph Blatter, président de la FIFA depuis 1998, ainsi que Jérôme Valcke, numéro 2 de la Fédération.Le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ancien vice-président de la FIFA (1994-2011) et qui était lui aussi candidat à la succession du Suisse Joseph Blatter, est radié de la FIFA pour une durée de six ans.
Cette décision vaut inégibilité pour Michel Platini, puisqu’il n’aura pas le temps de faire appel d’ici le 26 octobre, date de dépôt des candidatures pour la présidence de l’organisation. La décision sonne comme un coup de tonerre dans le sport. Un coup de balai inédit de toute la hiérarchie du football mondial.
Le Français de 60 ans est celui qui avait le plus à perdre. Il devait être celui qui allait changer la FIFA. Celui qui tournerait définitivement la page de l’ère Blatter et des ses scandales. Il n’en sera rien. Michel Platini ne sera finalement pas candidat. Avec sa suspension de 90 jours, impossible pour lui de déposer sa candidature le 26 octobre. Voulant se présenter comme le candidat d’après Blatter, l’ancien conseiller du Suisse s’est vu rattrapé par une histoire ancienne. Anticipant la décision de la commission d’éthique, M. Platini avait néanmoins fait savoir qu’il était toujours candidat à la présidence de la FIFA. «Ce jeudi matin, j’ai remis les lettres de soutien indispensables à ma candidature », a-t-il déclaré.
Le triple ballon d’or est impliqué dans la procédure pénale ouverte par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) à l’encontre de Joseph Blatter. La justice reproche notamment au Valaisan un « paiement déloyal », fait en février 2011, de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) au président français de l’Union des associations européennes de football (UEFA) « prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ».
A l’époque, M. Platini officiait comme « conseiller technique » de M. Blatter. Son bureau n’était pas basé à Zurich, où siège la FIFA, mais près du Palais-Royal, à Paris.« C’était un travail à plein temps », se défendait-il le 28 septembre, une lettre de justification aux 54 fédérations membres de l’UEFA. « J’ai reçu une partie du salaire convenu entre 1998 et 2002. M. Blatter m’avait informé au début de mon travail de conseiller qu’il ne serait pas possible de payer l’intégralité de mes émoluments immédiatement, notamment à cause de la situation financière de la FIFA à ce moment. Tout l’argent reçu à l’époque a été déclaré aux autorités compétentes.»
Jospeh Blatter, la chute finale?
En poste depuis 1998 à la tête de la FIFA, Joseph Blatter, 79 ans, ne devrait pas pouvoir mener le dernier chantier qu’il s’était fixé, celui de sa succession. La Valaisan est visé par une procédure pénale ouverte par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) « pour soupçon de gestion déloyale et – subsidiairement – abus de confiance ». Le MPC lui reproche également « un paiement déloyal de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros) à Michel Platini.
Entré à la FIFA en 1975 comme directeur des programmes de développements, M. Blatter avait été réélu pour un cinquième mandat, vendredi 29 mai, lors du 65e congrès de l’organisation. Il avait rassemblé 133 suffrages sur son nom au premier tour, contre 73 pour le prince jordanien Ali Ben Hussein, soutenu par Michel Platini.
Quatre jours plus tard, le 2 juin, M. Blatter avait annoncé, à la surprise générale, qu’il démissionnerait de son poste après un « congrès électif extraordinaire », programmé entre décembre 2015 et mars 2016. A l’époque, la FIFA est ébranlé par les scandales. Le 27 mai, à Zurich, sur ordre de la justice américaine, sept de ses dirigeants, dont son vice-président Jeffrey Webb, puissant patron de la Confédération d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf), ont été arrêtés, à l’avant-veille du congrès de la fédération internationale.
« Bien que les membres de la FIFA m’aient conféré ce mandat, ce mandat n’a pas le soutien de l’intégralité du monde du football », déplore le Suisse, au moment d’annoncer sa démission. Il espère à cette époque « exercer [ses] fonctions en tant que président de la FIFA jusqu’à l’organisation [des] prochaines élections ».
La nouvelle de la suspension du Suisse a ébranlé ses proches. « Nous sommes tous extrêmement tristes ! Une suspension, aussi provisoire soit-elle, sans donner l’autorisation et la possibilite de laisser s’exprimer librement un ’accusé’, c’est incomprehensible ! », a confié un membre de la garde rapprochée de M. Blatter.
Jérôme Valcke, une sanction attendue
Le Français Jérôme Valcke, ancien numéro deux de la FIFA, écope lui aussi d’une suspension de 90 jours. Ce n’est pas une surprise : il avait été «? relevé de ses fonctions avec effet immédiat? » le17 septembre.
Ce sont les accusations de l’ancien footballeur israélien, Benny Alon, qui ont été fatales à M. Valcke. M. Alon avait, le même jour, convié plusieurs journalistes pour leur montrer une sélection d’e-mails et autres contrats confidentiels compromettants pour Jérôme Valcke. M. Alon accusait Valcke d’avoir voulu profiter d’un système de revente des billets lors du Mondial 2014 organisé au Brésil.
Chung Mong-joon, radié six ans
Ancien vice-président de la FIFA (1994-2011) et candidat déclaré à la succession de Joseph Blatter, l’héritier de l’empire industriel Hyundai avait expliqué, le 6 octobre, qu’il risquait d’être banni pour une durée de quinze ans par le tribunal interne de l’instance. Le milliardaire et ex-président de la Fédération de Corée du Sud (1993-2009) était ciblé pour avoir envoyé une lettre, en octobre 2010, aux membres du comité exécutif de la FIFA, dont il était membre.
Dans cette missive, il proposait à ses pairs la création d’un fonds international pour le football (GFF) et la participation de la Corée du Sud à des projets de soutien du football dans le monde, à hauteur de 777 millions de dollars jusqu’en 2022. A l’époque, le pays de Chung Mong-joon postulait pour l’attribution du Mondial 2022, finalement remporté par le Qatar.
Chung Mong-joon figure comme l’un des opposants les plus farouches de M. Blatter, dont il estime qu’il « aurait dû être banni à vie ». Il dénonçait la commission d’éthique comme « le tueur à gages de Blatter ».
Le Monde