[dropcap]D[/dropcap]es heurts ont opposé ce lundi matin plusieurs dizaines de jeunes manifestants d’opposition à des policiers anti-émeutes à Kinshasa avant une manifestation hostile au président congolais Joseph Kabila, au départ de la manifestation, qui était prévu pour 13 heures.
Aux cris de « Kabila dégage ! » ou « Kabila doit partir ! », les jeunes lançaient des pierres sur les policiers qui répliquaient à coup de grenades lacrymogènes vers 10h15 (09h15 GMT) sur le boulevard Lumumba, grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo.
Au milieu des effluves roses des gaz tirés par les forces de l’ordre, émergeaient des drapeaux blanc et bleu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’Étienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition congolaise.
Selon la société civile, les échauffourées ont débuté dans la matinée, alors que des manifestants tentaient de rejoindre le point de ralliement de la mobilisation, près de l’échangeur du quartier de Limete. Georges Kapiamba, président l’ACAJ (l’Association Congolaise pour l’accès à la justice), rapporte des tensions dans le quartier de l’université : » La police avait bouclé tout le quartier, et tentait d’empêcher les jeunes de rejoindre le point de ralliement, c’est alors que les jeunes ont répliqué ».
Le siège du PPRD incendié, un policier tué
De sources concordantes, le siège de la ligue des jeunes du PPRD , le parti de la majorité présidentielle, a été incendié à Limete, quartier où se concentrent les violences. Selon Aubin Minaku, secrétaire général du de la majorité, au moins un policier aurait été tué. Il rapporte que le siège du CNC ( Congrès National Congolais) se trouvant à proximité, ainsi que le parquet général auraient également été brûlés.
Martin Fayulu transféré à l’hôpital
Martin Fayulu, opposant membre du Rassemblement de l’opposition et candidat à l’élection présidentielle a quant à lui été blessé à la tête par un projectile. Il a dit à Jeune Afrique avoir ensuite été interpellé alors qu’il se rendait à l’hôpital et conduit dans les locaux des services de renseignement de la police. Lui et son équipe se trouvaient depuis le milieu de la matinée près de l’échangeur de Limete. Il a été transféré à l’hôpital, mais sa blessure est superficielle. Auparavant il avait dénoncé sur son compte twitter des tirs de la police à balles réelles.
Les correspondants de RFI et TV5 Monde interpellés
Radio France Internationale a confirmé que sa correspondante en République Démocratique du Congo, Sonia Rolley, ainsi qu’un de ses collègues de TV5 monde ont été arrêtés. Selon Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement congolais qui s’exprimait sur RFI, ils devraient être rapidement remis en liberté.
AFP