[dropcap]L[/dropcap]e président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter et le patron de l’UEFA Michel Platini ont vu leurs suspensions réduites de huit à six ans mercredi en appel, alors que le duel Salman-Infantino se précise à deux jours de l’élection à la présidence de l’instance mondiale.
La commission de recours de la Fifa n’a donc pas été très clémente avec Blatter et Platini, sanctionnés en raison du paiement controversé de 1,8 million d’euros du Suisse au Français en 2011 pour un travail de conseiller achevé depuis 2002. Elle a estimé qu’ils étaient bien coupables d’avoir violé quatre articles du code d’éthique et étaient coupables notamment de conflit d’intérêt.
Dans le même temps, la commission a de nouveau écarté les charges de « corruption » et rejeté l’appel de la chambre d’instruction de la Fifa qui avait réclamé une suspension à vie.
Pour espérer être blanchis il ne reste plus aux deux hommes, les personnages les plus puissants de la planète football avant leur disgrâce, que la saisine du Tribunal arbitral du Sport (TAS), la plus haute juridiction sportive, une démarche qu’a entreprise Platini moins d’une heure après la sentence de la Fifa.
Sepp Blatter, qui s’est dit « profondément déçu » de la décision de la commission de recours, a également annoncé qu’il allait saisir le TAS qui siège à Lausanne.
Le coup est rude pour le Français, déjà obligé d’abandonner la course à la succession de Blatter pour laquelle il faisait figure de grandissime favori et qui a dénoncé dans un communiqué à l’AFP une décision « insultante, honteuse et un déni de droit ». Son objectif est désormais de restaurer une image écornée et de récupérer au moins son fauteuil de président de l’UEFA.
– Compte-à-rebours –
La Confédération européenne avait annoncé le 22 janvier qu’elle n’organiserait pas d’élection à sa tête tant que Platini n’aurait pas épuisé toutes les voies de recours.
« Sepp » Blatter n’avait lui plus grand-chose à espérer. A bientôt 80 ans (le 10 mars), sa carrière de dirigeant sportif semble derrière lui et il a déjà été remplacé par le Camerounais Issa Hayatou comme président intérimaire de la Fifa.
Pendant ce temps, le compte-à-rebours est lancé, à 48 heures du scrutin présidentiel à la Fifa, avec deux candidats en première ligne, Gianni Infantino et le Cheikh Salman, et l’Afrique comme terrain de chasse.
Dans un entretien accordé à l’AFP mercredi, Infantino, secrétaire général de l’UEFA, a assuré avoir « des raisons d’être encore plus confiant » après avoir « parcouru l’Afrique », qui s’annonce comme le véritable juge de paix du scrutin.
« Les discussions que j’ai pu avoir avec les présidents de fédérations africaines ont été très concluantes », a-t-il ajouté.
Bluff, ou véritable pierre dans le jardin du Cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa ? C’est en effet le patron de la Confédération asiatique (AFC) qui avait reçu le 5 février le soutien du Comité exécutif de la Confédération africaine (CAF).
– Salman sur la défensive –
Sur la défensive, le Bahreïni a dû faire face à diverses accusations mercredi. Déjà pointé du doigt par des organisations de défense des droits de l’Homme pour son rôle supposé dans la répression du soulèvement démocratique en 2011 au Bahrein, il est cette fois pris pour cible par un député britannique du parti conservateur, Damian Collins, pour de présumés achats de voix au moment de son accession à la présidence de l’AFC en 2013.
Un porte-parole du dirigeant bahreïni, interrogé par The Times, a affirmé qu’il n’y avait « aucune preuve crédible » derrière ces allégations.
AFP