Deux hauts cadres de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), formation dirigée par l’ex-Premier ministre en exil, Cellou Dalein Diallo, ont été reçus jeudi 27 février, au palais Mohamed V par le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, selon une source proche de la présidence.
De sources concordantes, il s’agit de Cellou Baldé, ancien député uninominal de Labé et actuel responsable des Fédérations de l’intérieur de l’UFDG, ainsi que Maladho Diallo, trésorier du parti, ont eu un entretien avec le chef de l’État le jeudi 27 février.
Ces discussions s’inscrivent dans la dynamique de concertation initiée par le président de la transition lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2024.
Mamadi Doumbouya avait alors appelé à un dialogue inclusif, exhortant les acteurs politiques à dépasser les clivages pour favoriser une transition apaisée.
D’autres figures politiques ont également été aperçues dans les couloirs du palais présidentiel ce jour-là. Un haut responsable de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) et un ancien ministre du régime d’Alpha Condé ont été reçus par le chef de l’État.
Des responsables de l’Union des Forces Républicaines (UFR), du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) et d’autres formations politiques ont également échangé avec les autorités de la transition.
Depuis son exil, Cellou Dalein Diallo suit avec attention ces tractations. Contraint de quitter le pays en 2022 dans un contexte de tensions politiques et de poursuites judiciaires, il n’a cessé de plaider pour un retour à l’ordre constitutionnel et la réhabilitation des droits politiques en Guinée.
La rencontre des fidèles de Cellou Dalein Diallo avec le président Doumbouya pourrait-elle ouvrir une nouvelle page du dialogue entre l’UFDG et les autorités de la transition ?
Cette séquence intervient alors que des manifestations de soutien à une candidature du général Doumbouya se multiplient, notamment à Kankan et Kindia, où ses proches appellent ouvertement à sa participation à la prochaine élection présidentielle.
Si la volonté affichée de concertation avec les acteurs politiques marque une rupture avec les tensions du passé, elle pourrait aussi préfigurer un tournant dans la transition.
Il reste tout de même à voir si cette ouverture se traduira par un retour à l’ordre constitutionnel ou par une recomposition du paysage politique à l’approche du scrutin.
Mohamed Sylla