Le temps est désormais compté pour la joint-venture constituée par BSGR et Vale. Le retrait de son permis sur les blocs 1 et 2 de Simandou par le comité de révision des contrats et titres miniers à VBG pour fait de corruption ne fait plus l’ombre d’aucun doute.
La société continue de façon élaborée à s’embourber dans des pratiques qui ne plaident pas en sa faveur en Guinée. A l’approche d’une mort programmée, les langues se délient dans les rangs de la petite entreprise minière.
De sources concordantes, des cas de corruptions internes sont de plus en plus révélées. Après de forts soupçons jamais étayés sur quelques expatriés brésiliens, des noms de sous-traitants guinéens ont été récemment associés à une histoire de quelques goutes de carburant, a appris Conakryinfos de bonnes sources.
Le paradoxe, un grand silence couvre le plus grand scandale dans la société ces deux dernières années. Le chef de la sécurité et le DAF sont accusés en sourdine d’avoir mis en place un système spectaculaire pour ne pas regretter la fermeture VBG.
L’histoire remonterait au début de l’année. De sources dignes de foi, le chef de la sécurité a reçu des montants importants en franc guinéen et en devise de la part de certains hauts responsables d’une des nombreuses sociétés de sous-traitance de VBG.
« Le versement se fait parfois en espèces par l’intermédiaire de certains de ses collègues à Conakry et à N’Zérékoré sur ses comptes en Franc guinéen et en devise ouvert à cet effet à la Société générale de banques en Guinée (SGBG) », accuse notre source ayant préféré requérir l’anonymat.
« Il est important de savoir que le responsable de la sécurité est un expatrié qui, en principe, ne devrait pas avoir en Guinée un compte bancaire en francs guinéen et en devise », ajoute-t-elle, déclarant avoir suivi l’affaire qui est en passe de devenir l’un des scandales les plus rocambolesques dans le secteur minier en Guinée.
Pour enfoncer le clou et mettre à nu la pratique intelligente de corruption à VBG, les employés ont été surpris de constater que tous les contrats de sous-traitance destinés aux sociétés locales ont été interrompus et transférés à une seule entreprise étrangère. Un contrat négocié dans des conditions opaques.
L’unique société retenue a le monopole total et exclusif sur tous les services. Le paradoxe est que la société qui a l’exclusivité sur tout n’est connue que dans le secteur de la restauration en Guinée.
Mais avec Vale BSGR, elle fait du nettoyage, de l’électricité, de la plomberie, la mécanique et l’entretien des véhicules et des groupes, etc. Conséquences directes, perte d’emplois considérables chez les jeunes Guinéens qui viennent augmenter le taux de chômage.
Certains anciens employés des sous-traitants ont été repris sur la base du tiers de leur ancien salaire en plus des pertes d’avantages (couverture de santé, indemnités de transport…) que les sous-traitants guinéens garantissaient à ses employés.
Dans des conditions légales, ces employés repris auraient bénéficié tout au moins de leur salaire et avantages acquis auparavant avec les sociétés guinéennes mais, ils travaillent dans des conditions inacceptables.
« Le DAF a ficelé un contrat de plusieurs milliers de dollar avec un pourcentage mensuel au détriment des sociétés guinéennes. Pour illustration, le contrat annuel de toutes les sociétés de sous-traitance guinéennes équivaut à deux (2) mois de contrat avec la société », soutient notre source.
Quel gouffre pour une structure qui, depuis trois ans, impose la réduction des dépenses à ses agents, qui d’ailleurs n’ont jamais bénéficié de la moindre amélioration salariale.
Contactée par Conakryinfos pour vérifier toutes ces informations, la direction de communication de la société VBG n’a pas voulu faire de commentaires.
Face à l’incertitude sur l’avenir de Vale en Guinée, les responsables troublent l’eau pour empêcher les employés d’y voir claire. Les exécutants, tous Guinéens dans cette boite sont mis sous une forte pression au risque d’être licencié avant terme.
Des licenciements programmés et bien planifiés seraient en cours d’exécution. Le conciliant syndicat a été décapité de son venin sans état d’âme. Mais, cela n’est pas surprenant, il faudra juste voir la composition des postes de décision dans cette boite, aucun Guinéen n’y assume des responsabilités décisionnelles alors que le code minier a exhorté les sociétés de mettre des Guinéens à des postes de décision.
Panique ou festin de la dernière heure ? Les prochains jours nous répondront.
Boua Kouyaté
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Conakryinfos.com