Me Fodé Kaba Cherif : « Mon client m’a confié que son fils ne figurait pas parmi les assaillants »
Des personnes armées ont attaqué les locaux de la Maison d’arrêt de Conakry, libérant ainsi 4 accusés majeurs (Moussa Dadis Camara, Moussa Thiégboro Camara, Claude Pivi et Blaise Gomou), accusés des événements douloureux du 28 septembre 2009.
Depuis le début de l’annonce de cette tentative d’évasion, plusieurs sources ont fait état de l’implication du fils du colonel Claude Pivi, qui serait à la tête du commando armé qui aurait attaqué la maison centrale de Conakry. Dès l’annonce de cette attaque, les forces de défense et de sécurité ont été déployées dans la capitale guinéenne et dans le grand Conakry, ce qui a permis de mettre la main sur trois des quatre évadés, à savoir, le capitaine Moussa Dadis Camara, le colonel Moussa Thiégboro Camara, et le colonel Blaise Goumou.
Quant au colonel Claude Pivi, dont le fils est accusé d’être le commanditaire, il reste toujours sans traces 72 heures après cette évasion à la maison centrale de Conakry.
Joint au téléphone, l’avocat du colonel Claude Pivi a laissé entendre que son client reste sans nouvelle depuis la journée du samedi : « Dans l’après-midi, j’ai échangé avec mon client et il m’a fait comprendre qu’il est effectivement enlevé par des éléments dont il ne connaissait pas. Il me dit que ce sont de jeunes soldats qui sont venus les enlevés tard dans la nuit et qu’il ne sait pas ce qui se passe, qu’il ne comprend rien. Qu’il avait peur maintenant pour sa vie, parce qu’il apprend dans les médias que c’est son fils qui est à la tête du commando. Je lui ai demandé d’essayer de revenir, parce que j’ai appris que le colonel Thiègboro était revenu, je lui ai dit de revenir et que ce n’était pas la bonne option, il me dit qu’il cherche à revenir, mais qu’il avait peur pour sa sécurité et sa vie du moment où ça se raconte que c’est son fils qui est derrière ce qui se passe. Et c’est là que nous nous sommes limités dans les échanges au téléphone », a expliqué l’avocat du colonel Claude Pivi
Me Cherif dit avoir tout fait pour convaincre son client de se rendre, mais qui dit craindre pour sa vie : « Lorsque j’ai appris que le capitaine Dadis s’était rendu aux autorités, je l’ai encore appelé et je lui ai dit d’essayer de revenir parce qu’il n’avait pas d’échappatoire. Au cours de la journée, nous avons échangé deux fois parce que moi, je l’ai persuadé de revenir. Et j’ai tout fait pour avoir sa position afin que je puisse contacter les autorités et que nous puissions venir ensemble le chercher comme cela fut fait pour les autres, mais il était tellement désespéré qu’il me disait qu’il allait me rappeler et jusque-là, je suis en attente et j’essaye de l’avoir au téléphone, son numéro ne passe plus », a fait comprendre l’avocat.
S’agissant du décret faisant état de la radiation de son client des effectifs de l’armée guinéenne, Me Fodé Kaba Cherif dit n’avoir pas eu l’aval d’attaquer cette décision pour le moment : « Pour le moment, je ne peux pas dire que cette option est sur la table, parce que je n’arrive même pas à joindre mon client pour prendre cette décision et vous savez que l’avocat ne peut pas se décider tout seul, il faut l’aval de son client et il faut qu’il soit saisi par un client qui lui demande d’attaquer. Je ne peux pas me lever et attaquer le décret du Président de la République qui a décidé de radier souverainement des effectifs de l’armée. Alors, il faut que mon client me rappelle et me dise qu’il est contre cette décision, s’ils ont été enlevés comme cela a été soutenu par les autres et lui-même, il m’a dit qu’il a été enlevé, les éléments qui sont venus les chercher, il n’y avait pas son fils parmi, c’est ce qu’il m’a confié », a réagi ce lundi 6 novembre 2023 Me Fodé Kaba Cherif, avocat du colonel Claude Pivi
Mamadou Samba Barry
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