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Malick Kébé : « La musique guinéenne a perdu ses repères. »

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En marge de la conférence de presse sur le lancement de la cinquième édition des Victoires de la musique guinéenne, le Directeur général du FODAC, Malick Kébé, a dressé un tableau sombre de la musique guinéenne depuis maintenant quelques années.

À en croire Malick Kébé, la musique guinéenne qui était jadis une musique de référence en Afrique a perdu de nos jours toute sa potentialité. Pour lui, la musique guinéenne ne renferme plus de la qualité : « (…) Pour être diffusé, il faut d’abord que l’album soit d’une bonne qualité, que le contenu puisse intéresser plus d’une personne. Mais ce n’est pas parce que tu as chanté Malick Kebe que ceux qui sont au Sénégal ou en Côte d’Ivoire vont te prendre pour aller jouer là-bas. Quand vous écoutez la musique ivoirienne, vous ne pouvez pas écouter une musique ivoirienne sans tirer une leçon de morale. Quand vous écoutez, vous sentez qu’ils veulent faire passer un message qui va amener les gens à changer de comportement », a expliqué le DG du FODAC.

Le directeur général du FODAC laisse entendre que le milieu de la production musicale ne renferme de nos jours plus d’argent. Pour preuve, plusieurs maisons de production ont claqué la porte : « Aujourd’hui, ça me fait tellement rire quand les gens disent tel artiste, il a été produit et qu’ils ont bouffé son argent, vous pensez que s’il y avait de l’argent, moi, j’allais quitter la production ? Où sont CDS, AMACIF et Gris-gris Production ? Les gens ne se posent même pas la question », s’est exprimé Malick Kébé.

Par ailleurs, il a déploré les artistes qui s’adonnent à l’autoproduction. En tant qu’ancien producteur, il laisse entendre que pour se faire de la place pour un artiste, il faut qu’il soit entouré par des professionnels :« Regardez les concerts qui se font en Guinée, il n’y a plus d’organisateur de spectacle, c’est l’autoproduction, et l’autoproduction va nous amener-où ? Il faut des gens qui ont une certaine vision qui se repose sur des choses réelles et qui sont dans des circuits de distribution, de management pour que l’artiste puisse sortir. Lorsque vous avez quelqu’un au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire, vous êtes opérateur culturel, il vous est facile de le faire tourner. Mais l’artiste qui sort, il ne connaît personne, sa musique n’est même pas diffusée en dehors de nos frontières, mais comment quelqu’un va venir lui amener. Il est important que vous, les journalistes, aidez le secteur de la culture à ce niveau », a déclaré le Directeur général du FODAC.

 

Mamadou Samba Barry pour Conakryinfos.com

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