L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a dénoncé lundi une tentative de « débauchage » de ses cadres par le pouvoir militaire, après une réunion tenue la semaine dernière entre le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, et deux de ses hauts responsables.
Dans un communiqué, le principal parti d’opposition accuse le Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) de mener une « politique de débauchage » et de s’engager dans une « dérive autoritaire ».
Selon l’UFDG, cette rencontre, qui s’est tenue au Palais Mohamed V, siège de la présidence guinéenne, n’a fait l’objet d’ »aucune notification » aux instances dirigeantes du parti.
« Nous l’avons appris par des sources dignes de foi », affirme le parti, évoquant des « tractations menées depuis plusieurs mois » pour rallier des cadres de l’UFDG au pouvoir en place.
Le parti dirigé par Cellou Dalein Diallo assure que les personnes ciblées pourraient se voir offrir des « faveurs dans l’attribution de marchés publics », des « postes administratifs » ou même des « portefeuilles ministériels » en échange de leur soutien au CNRD.
Tout en réaffirmant son engagement envers la Charte de la transition, l’UFDG accuse la junte d’ »assassinats impunis de manifestants », de « disparitions forcées » et d’ »atteintes à la liberté de la presse ».
« Soutenir le CNRD aujourd’hui, c’est se rendre complice de ces violations massives des droits humains et de la confiscation du pouvoir par le général Doumbouya. », affirme le parti.
L’UFDG promet de « tirer toutes les conséquences » face à la participation « suspecte » de ses cadres à cette rencontre, y voyant une tentative de « déstabilisation » orchestrée avec « la complicité de la justice » pour fragiliser le parti et favoriser une « candidature illégale » du général Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.
Le parti appelle enfin ses militants à une « vigilance accrue » et une « mobilisation exceptionnelle ».
« Ensemble, défendons nos acquis et triomphons de toutes les adversités. », conclut le communiqué, qui sonne comme un avertissement à l’encontre des deux responsables concernés, Cellou Baldé et Maladho Diallo.
Cette crise interne au sein de l’UFDG, miné par des divisions, pourrait-elle conduire à l’exclusion de ces deux hauts cadres ?
Une question qui reste en suspens, alors que le parti tente de maintenir son unité face aux pressions du pouvoir en place.
Mohamed Sylla