Les Forces Vives de Guinée, un regroupement de l’opposition et de la société civile, ont déclaré qu’elles ne reconnaîtront plus les autorités de la transition militaire à partir du 31 décembre 2024.
Cette date avait été initialement fixée par la junte comme le terme de la transition, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’État de 2021.
Il y a deux semaines, le porte-parole du gouvernement de transition a annoncé que cet engagement ne pourrait être respecté, invoquant la nécessité de poursuivre la « refondation de l’État ».
Cette annonce a suscité un rejet immédiat des Forces Vives, qui dénoncent un manquement grave à la promesse faite par le chef de la junte, le Colonel Mamadi Doumbouya, de céder le pouvoir à un gouvernement civil élu d’ici la fin de l’année.
Dans un communiqué publié mercredi, les Forces Vives ont exigé la mise en place d’une transition civile et appelé l’ensemble des citoyens, civils et militaires, à se mobiliser pour exiger le départ de la junte.
Elles ont également annoncé le lancement de manifestations pacifiques à partir du 6 janvier 2025 dans le Grand Conakry, avec des extensions prévues dans les préfectures de l’intérieur.
Ce bras de fer entre la junte et l’opposition marque une nouvelle escalade dans la crise politique que traverse la Guinée. Les observateurs craignent que la situation ne débouche sur des tensions accrues, alors que la communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’Union africaine, continue d’appeler au respect des engagements pris pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Le prolongement de la transition pourrait compromettre davantage la stabilité politique et sociale du pays, où l’impatience des citoyens face aux promesses non tenues risque d’alimenter la contestation.
Kadiatou N’diaye