[dropcap]L[/dropcap]e baril de pétrole brut léger est passé sous la barre hautement symbolique des 50 dollars ce lundi à New York, pour la première fois depuis mai 2009, sous l’effet d’une production élevée en Irak et en Russie et des inquiétudes sur l’excès d’offre.
Vers 17h30, le prix du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en février est descendu jusqu’à 49,95 dollars, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis le 1er mai 2009, avant de remonter autour de 50,20 dollars quelques instants après.
Production record en Russie
« Ce sont toujours les mêmes éléments qui tirent les cours vers le bas, en premier lieu aujourd’hui les annonces d’une production à un haut niveau en Russie et en Irak ». En Russie, la production de pétrole a atteint un record en décembre, selon des analystes. « Nous nous attendons à ce que la production (de pétrole et de gaz) russe atteigne 10,9 millions de barils par jour en 2014, en hausse de 0,5% par rapport à 2013 », ont noté les analystes de JBC Energy.
De leur côté, les exportations irakiennes de pétrole ont atteint en décembre leur plus haut niveau depuis 1980, même si la chute des cours du brut a fait baisser les recettes du pays par rapport aux mois les plus récents, selon le porte-parole du ministère du Pétrole Assem Jihad.
« Le marché perd confiance »
A cette pression liée à l’excès d’offre, s’ajoutent les inquiétudes sur la demande mondiale, alors que « pendant les fêtes, des chiffres peu encourageants sont venus d’Europe et de Chine, notamment de très médiocres indicateurs manufacturiers », a souligné John Kilduff. Selon un indicateur officiel publié le jour de l’An, l’activité manufacturière en Chine a ralenti le mois dernier, à son plus faible rythme de croissance de 2014, en raison de la faiblesse de la demande, confirmant la conjoncture maussade dans la deuxième économie mondiale.
La zone euro n’a elle enregistré qu’une faible croissance de son activité, alors que les inquiétudes sur la situation en Grèce, où aura lieu un scrutin législatif le 25 janvier, pèsent aussi sur le marché pétrolier en renforçant le dollar, dans lequel sont libellés les échanges. « La crainte d’une sortie de la Grèce de la zone euro alimente les incertitudes, le marché perdant de nouveau confiance dans l’économie grecque », a commenté Matt Smith, de Schneider Electric.
Avec AFP