Invité de l’émission ‘’On fait le point’’, le ministre secrétaire général de la présidence, le général Amara Camara, s’est exprimé sur deux thèmes majeurs : la lutte contre la corruption et le budget de la présidence pour 2024.
Il a insisté sur l’indépendance de la justice guinéenne et la transparence dans la gestion des fonds publics.
Lutte contre la corruption : une justice indépendante
Interrogé sur la vague de poursuites visant d’anciens hauts responsables des douanes et des impôts, ainsi que d’autres cadres de l’administration, le général Amara Camara a rejeté toute accusation de manipulation politique.
« Le patron que moi je sers, que je fréquente au quotidien, dans ses œuvres et ses actes, face à sa propre personne, sa main ne tremblera pas. À plus forte raison un autre citoyen (…) », a-t-il affirmé.
Il a réaffirmé la détermination du président Mamadi Doumbouya à ne couvrir personne face à la justice.
« Face à la corruption, le président Doumbouya n’a pas d’amis, ni de famille, ni d’allié, ni de clan. Chacun rendra compte de ce qu’il a fait ou de ce qu’il pourrait faire. Mais encore une fois, il est quand même important de pouvoir dire et restituer le contexte : le président Mamadi Doumbouya n’est pas la justice, mais il ne couvrira personne face à la justice », a-t-il précisé.
Cette prise de position s’inscrit dans la droite ligne des engagements du chef de l’État, qui avait déclaré en décembre 2023 une politique de « tolérance zéro » contre la corruption et les détournements de fonds publics.
Un budget de 649 milliards GNF pour la présidence en 2024
Lors de son intervention, le ministre secrétaire général a également expliqué la structure du budget alloué à la présidence pour l’année 2024, s’élevant à environ 649 milliards de francs guinéens (plus de 70 millions de dollars américains).
Il a souligné que ce budget couvre les besoins de plusieurs structures relevant de la présidence et concerne 1 078 cadres.
« Affirmatif, nous avons un budget pour fonctionner, et ce budget, comme ceux des autres départements, est soumis au vote du Conseil National de la Transition (CNT). Il repose sur plusieurs titres », a-t-il expliqué, avant de détailler la répartition des fonds :
- 138 milliards GNF pour les dépenses de personnel ;
- 337 milliards GNF pour l’acquisition de biens et services ;
- 77 milliards GNF pour les transferts et subventions ;
- 95 milliards GNF pour les investissements.
« Ce budget a été mis à notre disposition pour assurer toutes les missions qui nous ont été confiées », a-t-il ajouté.
Un exercice de transparence et de reddition des comptes
La participation du général Amara Camara à cette émission s’inscrit dans un exercice plus large de transparence initié par le gouvernement. Avant lui, plusieurs membres de l’exécutif, dont le Premier ministre Amadou Oury Bah, se sont livrés à cet exercice en présentant les budgets et les actions de leurs départements respectifs.
Dans la même dynamique, les responsables des régies financières de l’État sont également attendus sur le plateau de la télévision nationale pour expliquer l’utilisation des fonds publics. Une initiative qui, selon les autorités, vise à renforcer la confiance entre l’État et les citoyens.
Mohamed Sylla