L’activiste Abdoul Sacko, leader du Forum des Forces sociales de Guinée, a été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi à son domicile de Kiroty, dans la haute banlieue de Conakry, par des individus non identifiés, selon plusieurs sources concordantes.
D’après Sékou Koundouno, une figure de la société civile (FNDC), des hommes en civil se seraient introduits de force dans le quartier, contraignant des voisins à révéler l’emplacement de la résidence de Sacko avant d’y faire irruption.
« Ils ont détruit une partie du plafond pour pénétrer dans la maison après le refus de son épouse d’ouvrir la porte (…) », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
L’activiste aurait été violemment extrait sous les yeux de sa famille, puis conduit vers une destination inconnue à bord de véhicules 4×4.
Militant engagé, Abdoul Sacko est l’un des porte-voix les plus critiques du régime militaire dirigé par le général Mamadi Doumbouya. Il dénonçait régulièrement la gestion de la transition par le CNRD et exigeait un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Son arrestation survient dans un contexte marqué par la montée en puissance des mouvements de soutien appelant le président de la transition à briguer la magistrature suprême, malgré les engagements initiaux des militaires de ne pas se présenter.
Ce nouveau coup porté à la société civile s’inscrit dans une vague de répression ciblant plusieurs figures dissidentes.
Ces derniers mois, des acteurs de premier plan, comme Foniké Manguè et Billo Bah du FNDC, l’opposant Aliou Bah du parti Model ou encore le journaliste Marouane Camara, ont été arrêtés dans des circonstances similaires.
Aucune déclaration officielle n’a été faite sur les motifs de l’interpellation d’Abdoul Sacko.
Pendant ce temps, les défenseurs des droits humains et les organisations de la société civile dénoncent un climat de plus en plus hostile à la liberté d’expression en Guinée.
Mohamed Sylla