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La société civile plaide pour ‘une gouvernance minière’ en Guinée

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[dropcap]L[/dropcap]a société civile guinéenne ‘s’attelle à suivre de près’ le contenu des conventions minières signées entre l’Etat et les investisseurs, en vue de protéger les droits des populations, a indiqué vendredi à la PANA, le président de la coalition ‘Publiez ce que vous payez’, Dr. Mamadou Taran Diallo.
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Membre également de l’antenne locale de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), Dr. Diallo assure que la société civile, ‘relais et outil d’information’ s’active de plus en plus à asseoir ‘une bonne gouvernance minière’ en Guinée dont ‘le sous-sol reste inexploité’.

Plusieurs études et recherches confirment l’existence de plus de 20 milliards de tonnes de bauxite en Guinée maritime, 10.000 tonnes de réserves d’or en Haute Guinée (Est) et près de 400 millions de carats de diamant dans le sud du pays.

Les responsables du ministère des Mines ont déclaré récemment que les revenus miniers sont passés de 29 millions de dollars américains à plus de 300 millions entre 2006 et 2012 .

Représentant en Guinée de l’ONG, Transparency International, il assure que le but de la société civile est de mieux informer les populations, notamment celles qui vivent dans les localités abritant des réserves minières comme Beyla, Zogota (sud-est), Kouroussa, Dinguiraye et Kérouané (est).

A cet égard, la société civile, a poursuivi Dr. Diallo, pèsera de tout son poids pour ‘la publication intégrale’ de toutes les conventions minières signées entre l’Etat et les investisseurs.

Toutefois, il reconnait que la tâche de la société civile n’est pas aisée, soulignant l’existence de difficultés énormes en dépit de l’obligation faite par l’antenne locale de l’ITIE à l’Etat et à ses services déconcentrés et aux communautés de mettre en place ‘une grande transparence’.

‘Tantôt ce sont des déclarations unilatérales qui sont faites par les sociétés minières, tantôt ce sont des arguments incompréhensibles qui sont avancés par les autorités’, dénonce-t-il, ajoutant que les collectivités locales ne disposent d’aucune comptabilité, et alors l’espoir de trouver des traces est mince.

Le patron de l’ONG ‘Publiez ce que vous payez’ assure qu’il est impossible de savoir comment les recettes minières sont dépensées. La seule information disponible, dit-il, porte sur ‘la masse critique’ versée à la caisse unique du Trésor public.

Interrogé sur les actions menées par la société civile pour la protection de l’environnement des zones minières exploitées, il souligne que ‘les choses ne se présentent pas mieux’.

‘Les tâches relevant des responsabilités directes des sociétés minières, en termes de réparation des dégâts causés, ne sont pas souvent exécutées’, a-t-il dénoncé, ajoutant que pour remédier à ‘ces manquements’, la société civile suggère la gouvernance participative.

La gouvernance participative, a-t-il défini, est une gestion dans laquelle les populations seront impliquées à tous les niveaux et au sein de laquelle les habitants des zones minières seront parties prenantes.

Les seules armes disponibles pour la société civile, souligne-t-il, restent le plaidoyer, le lobbying, la sensibilisation et l’information. Il suggère que le prochain rapport de l’ITIE Guinée, dont il ne précise pas la date de publication, fournisse des informations selon les localités et établisse clairement les dépenses effectuées à partir des revenus miniers.

Il en appelle aussi au ‘renforcement des dispositifs du code minier’, espérant que cela permettra de réaliser de façon rigoureuse l’étude d’impact environnemental et de préciser les mesures strictes à prendre en termes de réparation des dégâts et de protection de l’environnement.

PANA

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