[dropcap]L[/dropcap]a prison centrale de Conakry, principal centre pénitentiaire de Guinée, compte 1.200 détenus, quatre fois sa capacité d’accueil, a affirmé jeudi le ministre guinéen chargé des Droits de l’Homme, Kalifa Gassama Diaby. Cette prison, construite dans les années 1930, est un ensemble d' »illégalité et d’immoralité », a déclaré à la presse M. Diaby, également chargé des Libertés publiques, à l’issue d’une visite dans le centre pénitentiaire.
Construite pour 300 prisonniers, la prison en contient actuellement 1.200 avec notamment une cellule de deux mètres carrés où s’entassent treize personnes, a-t-il indiqué.
« Les détenus sont dans des conditions d’une indignité indescriptible. Ce que j’ai constaté dans cette prison me dépasse », a-t-il dit.
Parmi ces prisonniers, « il y a une vingtaine de malades mentaux qui n’ont pas leur place dans cette prison, des femmes avec leurs enfants » et des malades sans soins. 70% des détenus « étaient des mineurs » devenus « majeurs » en prison, a-t-il ajouté.
« C’est injuste et totalement incroyable. Il y a des gens (détenus) depuis plus de 10 ans sans avoir rencontré un juge, ce qui n’honore pas la Guinée et nous place en totale contradiction avec nos propres lois internes (et) nos engagements internationaux », a conclu le ministre.
En raison de contraintes budgétaires et en l’absence généralement de nouvelles constructions, les prisons en Afrique, dont beaucoup datent de la période coloniale, sont généralement surpeuplées.
Cette situation est régulièrement dénoncée par les détenus et les défenseurs des droits de l’homme.
AFP