[dropcap]L[/dropcap]a Guinée s’apprête à envoyer 500 Casques bleus supplémentaires pour renforcer son contingent au Mali, a annoncé lundi le président guinéen Alpha Condé de passage à Paris.
« Nous avons un bataillon de 450, 500 hommes, prêt à partir dès février » pour renforcer la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma) a indiqué à l’AFP le président Condé dont le pays compte à ce jour 169 soldats et policiers sur place.
Selon le chef de l’Etat guinéen, « le bataillon est en attente. Les Nations unies doivent venir faire les contrôles nécessaires à sa certification en février ». « La Guinée et le Mali sont deux poumons d’un même corps et tout ce qui concerne le Mali concerne la Guinée » a poursuivi M. Condé qui se dit déterminé « à tout faire pour aider le Mali à retrouver l’unité et l’intégrité de son
territoire ».
Le président Condé, en route pour le forum économique de Davos (Suisse), a été reçu lundi à Paris par le président François Hollande, auquel il avait exprimé son soutien après les attentats qui ont fait 17 morts à Paris entre le 7 et le 9 janvier. Les forces des Nations unies au Mali ont été la cible de plusieurs attaques récemment dont une, samedi, contre le camp de la Minusma à Kidal, dans l’extrême nord-est du pays, a fait un mort et un blessé, tous deux des Casques
bleus tchadiens.
Pour l’ONU « cette dernière attaque ne fait que souligner l’urgence de parvenir à un règlement politique pour mettre fin au conflit et pour assurer le rétablissement complet de l’autorité de l’Etat sur la totalité du territoire malien », a-t-elle indiqué dans un communiqué. La Minusma, qui a pris en juillet 2013 le relais d’une force panafricaine pour contribuer à la stabilisation du pays Mali, a subi plusieurs pertes en hommes et de nombreux blessés dans ses rangs ces derniers mois.
Les violences, qui étaient généralement localisées dans les trois régions administratives formant le Nord, ont également été enregistrées depuis début janvier dans des régions du centre du pays.
Le centre du Mali se situe à la frontière d’une zone où opèrent les groupes armés, dans le vaste Nord ayant été contrôlé pendant près de dix mois – entre 2012 et début 2013 – par divers mouvements dont certains liés à Al-Qaïda.
Les groupes jihadistes ont été chassés en grande partie de ces régions par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France à travers l’opération Serval, ensuite rejointe par des troupes de plusieurs pays.
Des islamistes restent cependant actifs dans ces zones.
AFP