La chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a pris une décision capitale en transférant le dossier de l’ancien Premier ministre du régime déchu, Dr Ibrahima Kassory Fofana, à la Cour suprême de Conakry. Les accusations portées contre lui sont lourdes : « détournement de fonds, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, corruption et complicité ».
L’audience du jour s’est ouverte avec une demande émanant du collectif d’avocats de l’accusé. Ces derniers ont adressé un courrier à la Cour pour soulever une exception d’inconstitutionnalité concernant le dossier en question. Toutefois, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, s’est montré peu favorable à cette requête, arguant du manque de coopération de l’ancien Premier ministre avec la Cour.
Dans la salle, le représentant de l’Agent judiciaire de l’État, Me Amadou Babèn Camara, a également plaidé en faveur du rejet de la demande des avocats de Kassory Fofana. Il a insisté pour que les plaidoiries et réquisitions soient entamées sans plus tarder.
Après avoir écouté attentivement les différentes parties, le président de la Chambre de première instance de la CRIEF, Francis Kova Zoumanigui, a tranché en ordonnant un sursis à statuer jusqu’à la prise de décision par la Cour suprême concernant l’exception soulevée et la transmission du dossier à cette haute juridiction. Cette décision est basée sur l’article 733 du code de procédure pénale, les dispositions de l’article 54 alinéa 1er de la loi organique/2011/006/CNT du 08 mars 2011 portant organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle, ainsi que sur l’article préliminaire alinéa 5 du code de procédure pénale.
En attendant le dénouement de cette affaire qui secoue le pays, Ibrahima Kassory Fofana demeure hospitalisé à la clinique Pasteur. Selon ses avocats, son état de santé nécessite une évacuation à l’étranger pour des soins appropriés.
Les charges qui pèsent contre l’ancien Premier ministre sont graves et la Cour suprême sera désormais en charge de rendre une décision définitive sur cette affaire au retentissement national.
Ibrahima Sory Soumah