Cela fait onze mois que le blogueur Mamadou Baillo Diallo, également connu sous le nom de Guidho Fulbhe, est détenu à la maison centrale de Conakry sans être jugé. Sa famille et son avocat Me Salif Béavogui restent préoccupés par cette situation.
Arrêté le 19 novembre 2022 à Koundara, pour des faits de complot contre l’État, Guidhö Fulbhe, a été aussitôt placé en détention provisoire à la Maison Centrale de Conakry.
Depuis cette date, l’activiste n’est ni jugé ni libéré. Ce qui provoque l’ire de son avocat Me Salifou Béavogui : « Mon client est en détention à la maison centrale de Conakry depuis plus d’une année, il a été interpellé depuis le 19 novembre dans son champ à Koundara et ils l’ont fait promener dans beaucoup d’endroits extra judiciaires. Il a fallu qu’on dénonce cette situation parce qu’il était devenu un porté disparu, il a été enlevé sur notre insistance à l’époque après avoir écrit aux autorités judiciaires, un beau matin nous avons appris qu’il est à la direction centrale de la police judiciaire et le même jour il a été déféré au TPI de Kaloum et depuis qu’il a été déféré le procureur d’instance a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour un fait aussi grave qualifié de complot », a expliqué l’avocat
Maître Béa rappelle que nul ne peut être interpellé, poursuivi, détenu, jugé et condamné en dehors des dispositions prévues par la loi. « Depuis une année, le dossier est au niveau du cabinet d’instruction et toutes les demandes de mise en liberté provisoire ont été rejetées et confirmées par la chambre de contrôle, la cour d’appel, il n’est pas jugé, il n’est pas libéré à date, nous n’avons aucune ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel ou de non-lieu, absolument rien et il continue à rester en prison sans procès et c’est ce qui est révoltant et inacceptable », a ajouté l’avocat.
L’homme en robe noire dit ne pas comprendre comment la justice peut mettre en prison un citoyen plus d’une année sans procès : « La santé n’a pas de prix, la liberté n’a pas de prix, comment peut-on comprendre qu’on enlève un citoyen à défaut de le libérer, on judiciarise son dossier, on l’amène devant la juridiction pendant une année, on ne peut pas lui présenter devant la juridiction du jugement ni le libérer, c’est difficile de concevoir et c’est inacceptable », a déploré le conseil de Guidho Fulbhe
Me Salif Béavogui dit continuer le combat jusqu’à l’obtention de la liberté de son client à défaut qu’il soit jugé : « Nous nous battons pour les principes et les libertés, je souffre dans l’âme. J’ai défendu beaucoup de citoyens qui ont fait des années en prisons et par la suite après le procès ont été purement et simplement libérés parce que la justice n’avait rien trouvé ; j’ai une centaine de cas comme ça et ces personnes qui vont les dédommager et les indemniser des souffrances subies », a laissé entendre Me Salif Béavogui.
Mamadou Samba Barry
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