The news is by your side.

Guinée-violences conjugales : des pères de familles s’expriment

les Annonces 224

Conakry, 19 avr. (AGP)- En Guinée, huit (08) femmes sur dix (10) sont victimes de violences conjugales et domestiques, soit un taux estimé à 87% sur l’ensemble du territoire national, selon le rapport de la Direction Nationale de la Promotion Féminine et du Genre (DNPFG).

Selon la DNPFG, 92% des femmes enquêtées, dont l’âge varie entre 15 et 49 ans, ont été victimes au moins d’un acte de violence, dont 87,7% de violence émotionnelle, 75,7% de violence psychique et 49,6% de violence sexuelle dans leur union libre (mariage) de la part de leurs époux ou de leur partenaire sexuel.

En Guinée, malgré l’existence de l’ensemble des lois et des ressources juridiques et légal de prévention contre les violences conjugales et domestiques, des femmes guinéennes continuent d’être victimes au quotidien de ce fléau.

Face à la recrudescence de ce phénomène social qui gangrène la société, des journalistes guinéens venus de divers médias ont été formés du 27 au 31 mars sur les violences basées sur le genre et sur la santé reproductive au sein du ministère de la communication et l’information à Boulbinet dans la commune de Kaloum.

À cette occasion, la directrice générale de l’Observatoire National de la Protection Sociale et des Violences Basées sur le Genre, Mme Binta Nabé a reconnu avoir été contactée par des parents des femmes victimes de violence conjugale.

« Il ne se passe pas un ou deux jours sans qu’il n’y ait des cas comme ça. Quelqu’un qui dit qu’il est victime de violence conjugale ou bien, il y a une victime conjugale à côté de lui », a déclaré Madame Binta Nabé.

À l’issue de cette formation, pour mieux cerner le sujet, des journalistes ont mené des investigations auprès de quelques pères de famille afin de mesurer leur degré de responsabilité concernant les violences conjugales.

Interpellé sur le sujet, Moussa Doumbouya, vendeur de pneus au marché Madina et père de quatre (04) enfants dont trois filles, donne son point de vue : « Nous vivons dans une société avec ses valeurs et sa tradition, moi par exemple si ma fille est victime de violence chez son mari, je ne la laisserai jamais porter plainte ou demander le divorce à cause de ça. Le mariage est sacré chez nous, tout doit se résoudre sous l’arbre à palabre, quelle qu’en soit la nature de la violence exercée sur nos enfants », a-t-il justifié.

Par contre, Souleymane Traoré, ingénieur des travaux publics, soutient le contraire.

« La violence conjugale en ce siècle est impardonnable. C’est inadmissible que ma fille soit battue ou violentée par son mari sous l’autel de la coutume ou de la tradition », a-t-il souligné.

Dr Kaba Konaté estime que la violence exercée sur les femmes dans nos sociétés doit être combattue par tous.

« Je pense que nous devons faire tout notre possible pour veiller sur nos enfants dans leur foyer conjugal », exprime-t-il.

AGP

À LIRE AUSSI