Les rues de Conakry sont débordées d’ordures, cela malgré la politique du gouvernement qui consiste à faire un assainissement mensuel chaque dernier samedi du mois. Des bacs à ordures déposés le long des routes ne tiennent plus, partout certains sont débordés.
Pour Akoï Koïvogui, responsable de la Zone de transit et de tri (ZTT) de la commune de Dixinn, ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Selon lui, c’est un problème qui prend sa source dans un décret de l’ancien président Alpha Condé qui visait à créer un service de réglementation de la collecte des ordures en remplacement d’un autre qui était chargé d’exécuter les activités de collecte d’ordures : « Je vais remonter un peu, avant il y avait un service qu’on appelait SPTD (service public de transfert des déchets) qui était chargé du transfert des déchets dans les points de regroupement vers la décharge finale. Nous sommes restés dans ça jusqu’en 2010 où il y a eu un décret qui a créé un service qu’on appelle ANSP (Agence nationale de salubrité publique), qui est un service de réglementation, donc ils ont supprimé un service d’exécution pour créer un service de réglementation. » À rappeler M. Koïvogui.
À en croire ce responsable de la Zone de transit des ordures, ce service, voyant qu’il n’avait pas les qualités requises pour le ramassage d’ordures, a lancé un appel d’offre pour recruter une entreprise compétente en la matière : « Donc il y a eu un problème de collecte de déchets, c’est suite à cela que l’ANSP a lancé un appel d’offre où la société Albayrak a eu l’appel d’offre, donc ils sont censés faire les transferts des points de regroupement, des ZTT, mais aussi au niveau des bacs à ordure situés le long des routes. » a indiqué le gestionnaire de la ZTT de Dixinn.
Après l’octroi du marché de la collecte des ordures à Albayrak, l’on a pensé que le problème d’insalubrité serrait une ancienne histoire, mais malheureusement tel n’a pas été le cas.
Pour Akoï, c’est la Société de ramassage d’ordures qui a aggravé la situation en déposant les bacs à ordures dans les endroits qui n’avaient pas besoin puisqu’il n’y avait aucun problème lié à la collecte des ordures dans ces zones: « Au niveau des bacs, il y a aussi eu un problème que nous avions signalé. On leur a dit qu’il fallait déposer les bacs où il y avait des difficultés, il y avait certains points noirs où la population venait déposer des déchets, parce que quand tu vois que c’est à l’intérieur, ça veut dire qu’il n’y a aucune PME qui travaille, c’est pourquoi ils préfèrent eux-mêmes ramasser et venir déposer le long des routes. C’est dans ces endroits qu’ils devaient déposer les bacs de 600 m qu’on retrouve sur la route. Mais ils ont déposé un peu partout à Conakry. Ils ont créé des problèmes là où il n’y avait pas de problème. Et là où il y avait des PME qui travaillaient efficacement, qui n’avaient pas de problèmes, on les a créées. Parce qu’avec les Guinéens, entre ce qui est gratuit et ce qui est payant, ils préfèrent le gratuit. Donc, le principe de courriels payés n’est pas respecté, et cela coûte cher à l’État. » a fait comprendre ce gestionnaire
En plus de cette question des bacs à ordures posés le long des routes de Conakry, ce responsable de PME a pointé également du doigt l’état des camions de ramassage de collecte d’ordures.
Selon lui, cette société ne compte pas réparer ou remplacer ces engins parce que son contrat avec l’État guinéen va bientôt prendre fin : « Au niveau du transfert, on a des problèmes. Parce que pour Albayrak au début, il n’y avait pas de difficulté, mais actuellement les camions qu’ils ont sont presque tous amortis, ils ne peuvent pas faire deux à trois jours de travail sans que ces camions ne tombent en panne et son contrat arrive à terme. On voit qu’ils ne veulent pas renouveler ces camions, à notre compréhension, ils se disent bientôt notre contrat prendra fin, donc pas la peine de renouveler nos camions », a insinué M. Koïvogui.
Au moment où nous quittions sur le terrain, nous avons trouvé les engins de la société Albayrak qui s’attelaient à ramasser les ordures qui ont quasiment bloqué les routes de la capitale Conakry.
Ibrahima Sory Soumah
663481498