[dropcap]L[/dropcap]’épidémie d’Ebola semble connaître un léger fléchissement en Afrique de l’ouest, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s’est félicitée jeudi d’une « baisse réelle » du nombre de nouveaux cas dans les trois pays les plus affectés.
« Cette baisse est réelle mais ne signifie pas que le combat est terminé », a déclaré à l’AFP Tarik Jasarevic, porte-parole de l’agence onusienne à Genève. Il s’agit d’un « premier signe optimiste et le résultat du travail qui a été effectué ces derniers mois », a-t-il ajouté.
Le Dr David Nabarro, responsable de la lutte contre Ebola pour l’ONU, a estimé dans un entretien avec l’AFP à New York que l’épidémie était désormais sur « une pente descendante » et pourrait s’éteindre rapidement.
Il a cependant lui aussi souligné que « le risque d’une recrudescence persiste ».
Depuis son apparition en décembre 2013 en Guinée, la fièvre hémorragique a déjà emporté au moins 8.459 personnes dans le monde sur plus de 21.329 cas enregistrés, selon le dernier bilan de l’OMS publié jeudi.
A l’exception de 15 morts, tous ces décès se concentrent en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia.
L’organisation onusienne a indiqué que le nombre de nouveaux cas d’Ebola détectés cette semaine en Guinée (42) et en Sierra Leone (184, dont 59 pour la seule ville de Freetown) étaient à leur plus bas niveau depuis août dernier.
Quant au Liberia, les nouveaux cas « sont peu nombreux » et ont retrouvé leur niveau de juin. Seuls huit nouveaux cas ont été signalés dans la semaine du 11 janvier, une forte baisse comparée aux plus de 300 nouveaux cas rapportés par semaine en août ou septembre 2014.
« Nous avons plus de laboratoires, d’équipes sur le terrain et les données collectées sont meilleures même si cela ne signifie pas que tous les cas nous sont rapportés », a précisé M. Jasarevic.
Ces trois pays d’Afrique de l’ouest ont, selon l’OMS, fourni des efforts très importants pour mettre un plus grand nombre de lits à la disposition des personnes contaminées.
Le Liberia, pays comptant toujours le plus grand nombre de morts (3.556 pour 8.362 cas), a désormais 13,9 lits disponibles pour chaque cas confirmé et probable.
La Guinée (2.817 cas dont 1.821 mortels depuis décembre 2013) a 3,1 lits disponibles pour chaque malade.
En Sierra Leone, pays le plus lourdement touché avec 10.150 cas dont 3.067 mortels, il y a 6,4 lits pour chaque patient.
– ‘Travail admirable’ –
L’agence onusienne a reconnu que les trois pays visés avaient maintenant la capacité d’assurer des mises en terre des victimes d’Ebola de façon plus sécurisée mais que « l’objectif était toujours d’atteindre les 100% ».
Elle a rappelé que le virus tue 57% de tous les patients hospitalisés contre 71% des malades qui ne bénéficient d’aucun traitement.
Les personnels médicaux restent particulièrement frappés par le virus avec 843 personnes infectées par la fièvre hémorragique dont au moins 500 en sont mortes.
Un infirmier de la Croix-Rouge sierra-léonaise est encore décédé cette semaine d’Ebola dans la province de Kenema (est), où aucun nouveau cas n’avait été signalé depuis 37 jours, a appris jeudi l’AFP.
L’OMS a une nouvelle fois salué le « travail admirable » réalisé par les travailleurs sanitaires qui « donnent de leur personne » pour lutter contre Ebola.
Dernier exemple en date, celui du médecin cubain qui avait contracté le virus Ebola lors d’une mission en Sierra Leone fin novembre 2014, avant d’être déclaré guéri en décembre au terme d’un traitement en Suisse. Un média cubain a ainsi annoncé jeudi que le Dr Felix Baez Sarria était de retour en Sierra Leone pour y poursuivre sa mission.
Le médecin de 43 ans était revenu à Cuba le 6 décembre, après avoir été déclaré complètement guéri après deux semaines de soins intensifs aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
AFP