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Drame de Womey : les grévistes de la faim continuent leur action à Conakry

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[dropcap]U[/dropcap]ne vingtaine de personnes, dont des élus, étaient mardi en grève de la faim à Conakry pour réclamer le retour chez eux d’habitants de Womey (sud de la Guinée), déplacés par des violences liées à Ebola, ont affirmé des grévistes.

Les grévistes de la faim pour la démilitarisation de Womey.
Les grévistes de la faim pour la démilitarisation de Womey.

« Nous sommes en grève de la faim pour exiger la démilitarisation de Womey et le retour de tous les habitants de la localité dans leur foyer », a déclaré Faya Millimono, le chef d’un parti d’opposition. Ce dernier a cessé de s’alimenter normalement depuis lundi accompagné d’autres responsables politiques et de la société civile ainsi que des élus et simples citoyens.

Tous étaient rassemblés mardi devant le Palais du peuple, siège de l’Assemblée nationale à Conakry, selon un journaliste de l’AFP.

Womey, située dans la région de N’Zérékoré, a été le 16 septembre le théâtre de violences meurtrières liées à Ebola: huit membres d’une équipe en campagne de sensibilisation sur l’épidémie y ont été tués par des habitants niant l’existence du virus à l’origine de cette fièvre hémorragique hautement contagieuse.

Depuis, l’armée a été déployée dans la localité et plusieurs habitants ont fui leurs domiciles par crainte de violences de militaires, d’après résidents et des journalistes qui se sont récemment rendus sur place. Ces derniers ont indiqué avoir vu une localité aux allures de ville morte.

M. Millimono a estimé à environ « 6.000 » le nombre de déplacés qui, selon lui, « vivent terrés dans les forêts environnantes de Womey pour échapper » à d’éventuelles exactions de militaires.

Ces chiffres n’avaient pu être confirmés auprès d’une autre source dans l’immédiat.

« Nous voulons attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur le drame qui se produit dans l’indifférence totale à Womey », a de son côté affirmé le député opposant Holomou Kourouma, également en grève de la faim.

Dans un communiqué transmis mardi à l’AFP, le ministre guinéen des Droits de l’Homme, Khalifa Gassama Diaby, a demandé le retrait de l’armée de Womey.

« Les crimes à Womey sont odieux » mais « cela ne justifie point que l’on s’inscrive dans une logique de sanctions collectives, de limitations excessives et injustifiées des libertés fondamentales », selon ce communiqué.

Au total, 32 personnes ont été arrêtés en lien avec les meurtres à Womey, d’après des sources officielles.

La Guinée est, avec le Liberia et la Sierra Leone, un des trois pays les plus durement touchés par l’épidémie d’Ebola qui a fait près de 5.000 morts sur plus de 13.200 cas depuis qu’elle s’est déclarée en décembre 2013 dans le Sud guinéen.

AFP

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