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Sac de piment à 900 milles : les femmes du marché de Taouyah tirent la sonnette d’alarme

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À quelques mois du Ramadan, les denrées de première nécessité deviennent de plus en plus chères dans les marchés de la capitale guinéenne.

Les femmes se plaignent de cette situation qu’elles disent ne plus supporter pour longtemps. C’est le cas de Dame Hawanatou Camara, vendeuse de poissons au marché de Taouyah dans la commune de Ratoma.

« Actuellement, ça ne va pas du tout, il n’y a que des difficultés. Le prix des denrées alimentaires ne fait qu’augmenter. Tout est cher, nous sommes assises au marché, il n’y pas d’achats. Les femmes souffrent, très tôt le matin quand tu sors, tu ne croises que des femmes, actuellement les femmes jouent le rôle des hommes. Nos maris ne travaillent pas, ils ne gagnent rien et nos enfants aussi ne travaillent pas malgré qu’ils aient terminé leurs études. Il n’y a pas d’argent, il n’y a pas d’emplois.  C’est nous les femmes qui nous battons pour subvenir aux besoins de la famille et cela nous inquiète beaucoup. » a-t-elle déploré.

Ensuite, Hawanatou Camara exprime son inquiétude par rapport à la flambée des prix des denrées grandes consommations. Pour elle, les prix augmentent habituellement au mois de Ramadan.

« D’habitude, c’est au mois de ramadan que tout devient aussi cher, mais actuellement, rien n’est à petit prix. Le kilo de sel est vendu à 6000 fg alors que cela provient de notre pays, un sac de piment est à 900 milles GNF, dans peu de temps, ça sera à 1 million GNF. Le carton de poisson varie de 600 milles GNF, 700 milles GNF, voire même 800 milles GNF. Avant, ce n’était pas aussi coûteux. » A-t-elle dit.

Plus loin, une autre marchande de ce marché évoque la rareté des clients due à cette augmentation vertigineuse du prix des aliments qu’elles ont.

« Depuis le matin que je suis là, je n’ai eu qu’un seul achat de 20 milles GNF parce que le prix du poisson est très élevé. Avec ces 20 mille GNF, je ne sais pas si je dois les utiliser pour me nourrir ou les donner à mon enfant. Je suis veuve, je paie le loyer et les factures alors, si tu n’as rien, tu seras humilié. J’ai la même marchandise depuis plus de cinq jours, il n’y a pas d’achat. Pourtant j’ai mon neveu qui est malade, il a problème d’insuffisance rénale, pourtant il lui faut chaque fois se rendre à l’hôpital pour la dialyse, je n’ai pas d’argent pour ses soins médicaux », déplore Kadja Camara.

En plus de la flambée des prix des denrées de première nécessité, M’Mah Camara, quant à elle, pointe du doigt l’exportation de certains aliments vers d’autres pays alors que les Guinéens n’en trouvent pas assez.

« Ils pèsent tous les bons poissons pour les vendre à l’étranger, quand tu rentres au marché, tu ne verras pas de bons poissons et les mauvais poissons qu’on laisse sont très coûteux.  Doumbouya doit nous venir en aide, il ne doit pas tout laisser dans les mains des commerçants, car s’il laisse tout avec les commerçants, nous allons mourir de faim et le prix du riz ne fait qu’augmenter, concernant l’huile rouge, tout est mélangé, on dirait qu’on met du sirop dedans et parfois nos maris pensent que c’est du médicament qu’on leur donne pour les envoûter. » M’Mah Camara.*

Enfin, les femmes pensent que le Colonel Mamadi Doumbouya est mal informé sur l’état du marché guinéen. Selon elles, les informations que dispose le président Doumbouya ne révèlent pas tout.

« Le président Doumbouya ne connaît rien de ce qui se passe réellement, parce qu’il ne va pas dans le marché, les poissons qu’il voit à la télé et autres, il pense que tout est parfait alors que ce n’est pas le cas, il ne connaît rien du marché et son gouvernement prend les gros poissons pour les mettre dans leur frigo, alors que nous les pauvres, on ne mange que des petits poissons.  On disait que le temps d’Alpha Condé était dur, mais celui de Doumbouya, c’est pire. » A accusé Fatou Bangoura.

Avec le mois de Ramadan qui vient à grands pas, les femmes demandent au gouvernement de leur venir en aide pour faire baisser le prix des denrées alimentaires au marché.

Bintou Fofana et Madinatou Diallo

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