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Baffoé : « Je n’ai pas ordonné de faire usage de grenades lacrymogènes »

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L’audition à la barre de l’ancien directeur central de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS 1) de Cameroun, Ansoumane Camara dit Baffoé, s’est poursuivie ce lundi 4 décembre 2023.

En sa qualité de témoin, l’officier a été soumis à un feu roulant de questions venant des avocats. Serein, le contrôleur général, a su se défendre et donner ce qu’il dit sa part de vérité.

Le général à la retraite a reconnu avoir intervenu pour apaiser la foule qui était stérique: « Un bon spécialiste évite les regroupements. Quand les gens sont à 10, 20, il est plus facile de les disperser que quand il s’agit de 500 à 1000 personnes. Quand la foule est nombreuse et compacte, même si la manifestation est interdite, vous l’encadrez parce que vous ne pouvez plus disperser les manifestations. Sinon, vous allez causer des dégâts collatéraux. Donc, le 28 septembre 2009, le matin, on a commencé par disperser les manifestants, mais les gens ont le temps de déboulonner le dispositif de sécurité pour se regrouper dans un stade qui était fermé. Même si j’avais l’ordre de les disperser, je n’allais pas le faire », a répondu Baffoé.

Poursuivant, il dit n’avoir pas été à l’intérieur du stade : « Je n’étais pas à l’intérieur du stade. Je n’ai pas ordonné de faire usage de grenades lacrymogènes. De 10 h jusqu’à midi, personne n’avait fait usage de gaz lacrymogènes dans le stade. Par contre, sur l’esplanade, quand mon ministre était en train de faire des sensibilisations alors sur la mamba, il y a eu quelques soubresauts. Entre-temps, j’ai assisté au lancement du gaz. Je ne peux dire exactement qui a lancé ce gaz, mais c’est ce qui a permis à mon ministre de se frayer du chemin puisque une bonne partie de la foule était allée vers Pharmaguinée. Nous étions complètement débordés. Dans un premier temps, nous avons décroché et on est allé vers Pharmaguinée. Quand on est revenu, on a trouvé que les leaders étaient déjà sur place », a-t-il dit.

Ansoumane Camara Baffoé a reconnu que les manifestants étaient « plus nombreux ». C’est pourquoi, a-t-il dit, « quand ils sont arrivés, nous avons tous fui, nous n’étions armés que de gaz lacrymogènes et ces gaz étaient même finis », a témoigné Baffoé.

Sam Bantignel Barry

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