L’ancien président guinéen Alpha Condé, en exil depuis sa chute en septembre 2021, a vivement condamné l’arrestation d’Abdoul Sacko, Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), survenue dans la nuit du 18 au 19 février 2025.
Dans un message publié sur sa page Facebook, l’ex-chef d’État a qualifié cette interpellation « d’acte inacceptable » et d’« énième violation systématique des libertés fondamentales par la junte au pouvoir ». Il affirme que des hommes encagoulés ont enlevé le militant de la société civile à son domicile, « sans aucune explication officielle », et que son lieu de détention demeure inconnu.
L’ancien président va plus loin, dénonçant une « répression accrue contre les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains », visant selon lui à « étouffer toute voix dissidente ».
Il exige la « libération immédiate et sans condition » d’Abdoul Sacko, ainsi que celle de « tous les détenus politiques et militants des droits humains arbitrairement arrêtés ».
Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, la Guinée a vu plusieurs figures de l’opposition prendre le chemin de l’exil, notamment Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, fuyant un climat de tensions et d’arrestations politiques.
Alpha Condé, lui-même contraint à l’exil, martèle que « les violations des droits humains en Guinée ne peuvent rester impunies » et appelle à des « enquêtes indépendantes » pour juger les responsables.
Alors que la transition militaire se prolonge sans calendrier clair pour un retour à l’ordre constitutionnel, l’ancien président prévient.
« Nous resterons mobilisés jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel bafoué. La Guinée mérite un avenir où la démocratie, la justice et les libertés fondamentales sont respectées. », a-t-il martelé.
Dans un pays où l’alternance politique rime souvent avec exil et répression, la Guinée semble s’enliser dans un cycle sans fin.
Kadiatou Sylla