[dropcap]A[/dropcap]u compte du concours de recrutement à la fonction publique, le Ministère comptait recruter 10 278 agents en 2015. Ce recrutement selon le Ministre devait concerner 5 472 agents pour le secteur de l’éducation, 2 000 pour le secteur de la santé, 631 pour le secteur de la sécurité et 1 147 agents pour l’environnement et le reste pour les autres secteurs de la vie publique. Il avait fait cette annonce au début des opérations de recensement biométriques des fonctionnaires. Les chiffres ont été revus à la baisse car pour le secteur de l’éducation par exemple, on se retrouve avec une prévision de 3.500 places sans qu’on ait les raisons de cette réduction.
Pourtant, plusieurs cadres de l’éducation ont été mis à la retraite en 2013 et 2014. On se retrouve, on peut l’imaginer, une situation dans laquelle les plus favoris ont pris les places de ceux qui doivent aller passer le test sans avoir la moindre assurance qu’ils vont être pris en charge. Nulle n’ignore que les problèmes sont assez nombreux dans le système éducation où les besoins de formations des formateurs se posent effectivement.
S’il a lieu, 631 agents seront recrutés pour le secteur de la sécurité. C’est un peu plus d’agents pour un secteur qui connait aussi ses problèmes.
Les recrutements opérés par le passé n’ont pas doté à la Guinée d’un service de sécurité compétent. Conséquence, des agents qui auraient dû sécuriser les populations et leurs biens, sont devenus leurs bourreaux. Ils contribuent parfois délibérément selon les constats à entretenir les réseaux de braquages qui sèment la terreur dans les quartiers.
Il faut y ajouter que la réforme n’est pas arrivée à terme et on ne dirait pas que la situation s’améliore au rythme souhaité. On tue et on vole à dans les villes et rase campagne. Des agents qui n’agissent pas en amont ont du mal à mener des enquêtes sérieuses. Plusieurs crimes odieux n’ont encore été élucidés dans ce pays.
Le recensement biométrique qui était destiné à minimiser ces problèmes n’a pas encore atteint ses objectifs. L’affairisme et le clientélisme érigé en système dans cette opération a permis selon certaines sources au Ministre et autres hauts cadres de l’Etat à insérer leur progéniture et autres connaissances à la fonction publique. Il y a des recrus clandestins qui n’ont pas attendu les concours pour se voir doté de numéros matricules.
Conséquence, au lieu que l’effectif ne baisse, ça plutôt augmenté. Ils sont nombreux des fonctionnaires à l’étranger qui sont venus régulariser leur situation à la fonction publique et repartir. D’autres qui étaient à Conakry sont restés juste pour se faire recenser et reprendre la route de l’étranger.
La note de service qui invite les travailleurs à s’inscrire à leur arrivée et au départ a du mal à produire des résultats en dépit de l’instauration du pointage numérique ; qui, il faut le préciser ne concerne pour l’instant que quelques départements.
A la fonction publique, l’autre problème c’est celui qui ne permet pas de faire travailler tous ceux qui sont payés. Les départements sont gonflés d’effectifs et peu d’agents font le boulot de tout le monde. Les cadres ne sont pas utilisés de façon efficiente, nous confiait récemment, un spécialiste des questions de la fonction publique.
Jacques Lewa
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