[dropcap]L[/dropcap]a Croix-Rouge de Guinée a lancé mercredi un « appel pressant » aux populations à arrêter les violences contre ses équipes impliquées dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola.
L’ONG affirme constater « avec regret les violences » contre ses « volontaires » dans la lutte anti-Ebola en Guinée, selon un communiqué publié mercredi et signé notamment par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.
Elle lance un « appel pressant » aux populations pour qu’elles « s’abstiennent de s’en prendre » à ses équipes.
L’ONG rapporte « l’incident le plus récent » survenu le 8 février à Forécariah. Deux de ses membres partis dans cette localité proche de la Sierra Leone, pour une mission anti-Ebola, ont été « battus par des membres de la communauté ».
Par ailleurs, des élèves désertent depuis trois jours l’école dans plusieurs quartiers de Conakry à la suite d’une rumeur selon laquelle la Croix-Rouge y était à la recherche de malades d’Ebola, selon un journaliste de l’AFP. L’accusation a été rejetée mercredi par l’ONG.
Les travailleurs de la santé et les humanitaires déployés en Guinée ont dû affronter des actes d’hostilité, avait affirmé le secrétaire général de la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), ElHadj Amadou As Sy, en décembre 2014 à Conakry.
Des trois pays les plus touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone), c’est en Guinée – d’où est partie l’épidémie fin 2013 – que les réactions à la lutte anti-Ebola sont les plus violentes.
Une douzaine de personnes ont été blessées lundi dans des heurts avec la police, après l’interpellation d’un imam qui avait conduit des rites funéraires pour un fidèle suspecté d’être mort d’Ebola.
En novembre 2014, le président guinéen Alpha Condé avait justifié le recours à la force pour enrayer l’épidémie contre des populations récalcitrantes, par déni du virus ou rejet de mesures sanitaires perçues comme autoritaires ou attentatoires à leurs coutumes.
Le 10 janvier, un policier et son chauffeur ont été tués et leurs corps brûlés à Dar es-Salam, dans la région de Forécariah, par des habitants qui les accusaient de propager le virus, après le décès soudain d’un villageois auquel ils avaient donné des calmants.
En septembre 2014, huit membres d’une équipe de campagne de sensibilisation avaient été tués par des habitants qui niaient la réalité du virus et criaient à un « complot des Blancs » dans la localité de Womey (sud-est).
AFP