Dans la nuit de mardi à mercredi, une opération peu commune s’est déroulée dans le district de Faraba, relevant de la sous-préfecture de Kouroulamini Didi, à environ 55 kilomètres de Siguiri. Et pour cause !
Trois individus soupçonnés de vol de bétail ont été interceptés par des chasseurs traditionnels, encore très actifs dans certaines zones rurales où les forces de sécurité peinent à contenir la criminalité.
Un quatrième suspect a été appréhendé dès le lendemain, portant à quatre le nombre total d’arrestations. Les personnes interpellées ont été identifiées comme Madou Camara, Djibril Camara, Sidiki Camara et Baba Keita. Tous sont accusés d’avoir participé à une série de vols de bœufs, un fléau qui alimente une économie souterraine en pleine expansion dans la région.
Interrogé par Conakry Infos, le commandant de la gendarmerie territoriale a assuré que la procédure suivra les voies légales.
« Je m’en tiendrai strictement à ce que prévoit la loi dans ce genre de situation. Je me réfèrerai à mes supérieurs hiérarchiques, mais d’ores et déjà, je compte transférer les suspects à Siguiri », a-t-il déclaré.
L’intervention des chasseurs traditionnels, souvent considérés comme les derniers remparts face à la délinquance rurale, illustre à quel point les communautés locales sont contraintes de pallier l’absence ou l’insuffisance des forces de l’ordre.
Le vol de bétail est devenu un phénomène récurrent dans la préfecture, mettant à mal les éleveurs et fragilisant un peu plus la sécurité dans les campagnes. Dans ce contexte, les populations se tournent de plus en plus vers des formes parallèles de justice ou d’autodéfense, révélant les limites criantes du système sécuritaire en place.
À Siguiri, l’insécurité ne cesse de gagner du terrain. Et dans les zones reculées comme Didi, la loi se fait encore trop souvent à la pointe du fusil.
Kabasaran Camara
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