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Gén. Amara Camara : « Si vous souhaitez la candidature du président Mamadi Doumbouya, il vous écoutera. »

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En marge de la marche de l’unité et de la paix organisée à Kankan, le ministre secrétaire général de la présidence, général Amara Camara, a laissé entendre, samedi 1er février 2025, que le président de la transition, Mamadi Doumbouya, pourrait se porter candidat à la prochaine élection présidentielle si le peuple guinéen l’exige.

« Je le dis ici et je le répète : la souveraineté appartient au peuple de Guinée. C’est à vous seuls de décider de l’avenir de notre nation. La candidature du président Mamadi Doumbouya apparaît comme la meilleure garantie pour préserver l’unité nationale et poursuivre l’élan du développement. Si telle est votre volonté, alors votre voix primera, et il vous écoutera », a déclaré le général Amara Camara, en réponse aux appels de partisans réclamant une candidature du chef de l’État.

Une transition sous tension

Cette déclaration intervient alors que la Guinée est engagée dans une transition politique depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, qui a renversé Alpha Condé.

À l’époque, le président de la transition, Mamadi Doumbouya, avait assuré que le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) rétablirait un ordre constitutionnel à travers des élections libres et transparentes, sans sa participation et celles des membres de son gouvernement.

Le flou entretenu autour d’une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya rappelle une autre période de l’histoire récente de la Guinée.

En 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara avait pris le pouvoir à la mort du président Lansana Conté, promettant une transition démocratique. Mais quelques mois plus tard, il s’était laissé convaincre par ses partisans d’être candidat à l’élection présidentielle, plongeant le pays dans une crise marquée par une répression sanglante, notamment le massacre du 28 septembre 2009, où plus de 150 opposants avaient été tués, selon un rapport de l’ONU.

Un climat politique tendu

Depuis l’arrivée au pouvoir du CNRD, plusieurs figures de l’opposition, dont Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, ont dû s’exiler, dénonçant un climat de répression et de confiscation du pouvoir. Des restrictions sur les libertés d’expression et de rassemblement ont également été critiquées par des organisations de défense des droits humains, qui redoutent une transition prolongée.

L’annonce d’une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya pourrait ainsi raviver les tensions politiques et renforcer les soupçons sur une volonté de perpétuation du pouvoir militaire.

Pour ses partisans, cependant, son maintien à la tête du pays garantirait la stabilité et la continuité des réformes engagées.

Si le général Mamadi Doumbouya décide de briguer la présidence, cela marquerait un tournant décisif dans l’histoire politique de la Guinée.

Reste à savoir si cette annonce sera perçue comme une confirmation d’un leadership fort ou comme une remise en cause des engagements initiaux de la transition, à l’image des précédentes expériences politiques du pays.

 

Banglay Kaba depuis Kankan

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