La police ghanéenne a déclaré avoir arrêté 42 manifestants dans la capitale, Accra, après que des affrontements ont éclaté lors de manifestations contre les difficultés économiques et la gestion par le gouvernement de l’exploitation minière illégale, connue localement sous le nom de « Galamsey ».
Les manifestations, organisées par le groupe Democracy Hub, ont commencé vendredi et devaient se poursuivre jusqu’à lundi.
Les manifestants, pour la plupart des jeunes, ont défilé dans la ville en chantant des chants patriotiques et en brandissant des pancartes exprimant leur frustration face à la destruction de l’environnement causée par l’exploitation minière illégale et à la mauvaise gestion économique perçue par le gouvernement.
Quarante-deux personnes ont été arrêtées dimanche, a indiqué la police dans un communiqué.
« Ces personnes se sont rassemblées illégalement et ont attaqué des policiers qui exerçaient leurs fonctions dans le respect de la loi », a déclaré à l’AFP Grace Ansah-Akrofi, porte-parole de la police.
« Ils seront traduits en justice pour leurs actions, qui comprennent l’obstruction de la circulation, la détérioration de biens et la provocation de troubles.
La police a indiqué dans son communiqué que les manifestants s’étaient livrés à divers actes d’anarchie, notamment en retirant la clé de contact d’un véhicule de police et en la jetant, en poussant des glissières de sécurité et en troublant l’ordre public.
Ils ont également annoncé une chasse à l’homme pour d’autres leaders de la manifestation, dont le célèbre avocat et activiste Oliver Barker-Vormawor, qui se serait soustrait à l’arrestation.
« Nous nous efforçons d’amener tous les responsables devant la justice », a ajouté M. Ansah-Akrofi.
Oliver Barker-Vormawor a cependant insisté sur le fait que les affirmations de la police à son sujet étaient « sans fondement et trompeuses ».
« J’ai été en communication constante avec des officiers supérieurs au sein de la hiérarchie de la police concernant mes allées et venues et ma disponibilité », a-t-il déclaré dans un message sur X.
En réponse, Democracy Hub a condamné l’utilisation de la force par la police, la qualifiant d’attaque injustifiée contre des manifestants pacifiques.
« Nous exhortons les autorités à engager un dialogue constructif avec les leaders des manifestations afin de protéger les droits et la sécurité de tous les participants », a déclaré le groupe dans un communiqué.
Ces manifestations interviennent alors que le Ghana se prépare à l’élection présidentielle de décembre, l’économie étant au cœur de la campagne.
La course oppose le candidat du New Patriotic Party (NPP), parti au pouvoir, et le vice-président Mahamudu Bawumia à l’ancien président John Mahama, du National Democratic Congress (NDC), parti d’opposition.
L’économie ghanéenne se remet lentement d’une grave crise financière survenue en 2022, qui a contraint le pays à faire défaut sur sa dette extérieure.
L’inflation a atteint un pic de 54 % en décembre 2022, mais est retombée à 20,4 % le mois dernier.
Le président Nana Akufo-Addo s’étant retiré après deux mandats, c’est son adjoint Bawumia qui dirige les efforts du parti au pouvoir pour conserver le pouvoir.
Le Ghana, l’un des principaux producteurs de pétrole, d’or et de cacao, stabilise progressivement son économie grâce à un plan d’aide de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international.
Avec Africanews