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Kindia : La réouverture de la carrière de sable de Koliady 2 menace les travaux des maraîchers qui envisagent de saisir la justice

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La destruction de 143 hectares de forêt classée de G’Melina sur la colline de Yogotamba, classée depuis 1945 pour en faire une carrière de sable, serait la cause du dérèglement climatique dans le Kania. Qui a connu cette année de fortes températures et de chaleur jamais enregistrées depuis des dizaines d’années. On ne reconnait même pas actuellement ce site de forêt classée.

L’exploitation anarchique de sable et de graviers a réduit à néant la forêt classée de Yogotamba qui devait servir de poumon végétatif de la ville. La réouverture de cette carrière, fermée pendant l’immersion gouvernementale par madame Louapou Lamah, ex-ministre de l’environnement et du développement, inquiète les maraîchers situés au pied de la dite carrière.

Engloutis par la démographie galopante, les maraîchers accusent les exploitants de la carrière de sable de Yogotamba d’être la cause de l’ensablement de leurs bas-fonds. Où ils exercent le maraîchage. Pendant ce temps, le plan de gestion environnementale et sociale (PGES) mène une étude sur le terrain. Afin de minimiser l’impact environnemental et social.

Dans une interview accordée à Conakry Infos.com, Salifou Camara, chef section pollution et nuisance de changement climatique Kindia, explique :

« La carrière de Koliady 2 est une forêt classée depuis le temps colonial. Elle s’étendait sur 143 hectares. Mais elle est détruite par l’exploitation anarchique de sable et de graviers par des coutumiers qui ignoraient son existence. Son exploitation a duré plus d’une cinquantaine d’années. Car la plupart des maisons de Kindia sont construites à l’aide du sable de cette carrière. Mais c’est pendant l’immersion gouvernementale à Kindia en 2022 que Madame Loapou Lamah a été informée de l’agression de cette forêt classée. Et automatiquement, et madame et l’équipe préfectorale chargée de l’environnement se sont transportées sur le terrain pour toucher les réalités du bout de doigt. C’est ainsi qu’après avoir constaté sur le terrain les dégâts, madame la ministre Loapou Lamah a suspendu la carrière de Koliady 2 autrement appelé Yogotamba en 2022. Cette suspension était un acte salutaire », a expliqué Salifou Camara, chef section pollution et nuisance

 

Qu’en est-il de la levée de cette suspension aujourd’hui prise par la ministre sortante ?   

« Pour le moment, le directeur préfectoral de l’environnement a été saisi par rapport à la réouverture de cette carrière qui était exploitée avant.  Pour le moment, l’exploitation n’a pas encore débuté. Mais les études d’impacts environnementaux et sociales sont en cours pour pouvoir procéder à la réouverture. Parce que, même si le ministère des mines a peut-être donné un agrément à l’exploitant, il faut qu’il y ait une étude. En un mot, la notice d’impact environnementale et sociale est assortie d’un plan de gestion environnementale et sociale (PGES). Donc, c’est ce qui est en cours pour le moment », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Ibrahima Sory Camara fait le maraîchage au bas-fond, non loin de la carrière de Yogotamba, il indique que :

« Avant, je cultivais le riz ici.  Et ça donnait beaucoup. Aujourd’hui, non ! Quand la saison hivernale tombe, c’est un problème. La boue qui quitte la montagne vient se déverser dans ce bas-fond. On en a parlé fatigués. Actuellement, l’eau de ruissellement passe au beau milieu de mon champ. J’ai assez monté des digues. Mais les eaux qui se déversent sont puissantes ». Elles ont fini par ensabler tout ce bas-fond que tu vois comme ça. Tout le monde se plaint des exploitants de cette carrière. Alors qu’ils ne nous donnent rien ! Moi, je ne vis que de la terre. Je ne gagne rien, si je ne fais pas de maraîchage. Personne n’est venu nous donner quelque chose pendant qu’ils nous détruisent. L’exploitation de cette carrière de sable de Yogotamba continue toujours à nous impacter. Malgré que les travaux sont pour le moment arrêtés. Nous voulons qu’ils nous dédommagent ou bien on saisi la justice. Ils doivent quitter ici pour aller ailleurs. Parce qu’il y a deux autres carrières pas loin d’ici. Ils peuvent aller là-bas.  Ici elle est entourée de maisons », a-t-il déploré.

Kindia, Rachid Camara pour Conakry Infos. Com

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