Édouard Zotomou : « Le CNRD vient d’afficher ouvertement son désir de confisquer le pouvoir »
Dans une interview accordée à la rédaction de Conakry Infos ce mardi 2 janvier 2024, le président du parti de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP) a réagi à l’annonce faite par le président de la transition sur la mise en place des délégations spéciales au cours du premier semestre de 2024.
Pour Edouarad Zotomou, cette déclaration prouve que le colonel Mamadi Doumbouya compte s’éterniser au pouvoir avec cette mise en place des délégations spéciales.
« On parle peut-être des élections communales en 2024, ce qui est encore très vague parce qu’il n’y a pas de date à ce processus. Nous voulons simplement voir ici que le CNRD continue ouvertement d’afficher leur désir de confisquer le pouvoir. Parce que quand on met les délégations spéciales en place, ce sont les délégations qui seront redevables au CNRD, ce ne seront pas les éléments élus, donc des éléments qui seront sous la coupe de l’exécutif, pour ça, c’est une façon de confisquer le pouvoir, nous l’avons déjà dit », a-t-il déclaré.
Dans le discours, le Président de la transition n’a pas fait cas de l’organisation de l’élection présidentielle. Selon Dr Édouard Zotomou, la junte est en train de chercher à confisquer le pouvoir.
« Si on ne parle que des élections communales en 2024, on parle de référendum en 2024, on ne parle pas des élections présidentielles en 2024, ça veut dire que la fin de la transition n’est pas prévue pour 2024, c’est ça la logique, nous allons nous retrouver, et je suis sûr que nous n’accepterons pas justement cette disposition, parce que c’est contraire au 10 points ou alors au chronogramme qui a été accepté avec la CEDEAO, Nous avons dit et nous avons accepté que le 31 décembre 2024 doit marquer la fin de la transition, toutes élections comme prévu », a rappelé le président de l’UDRP.
Parlant des moyens que les opposants comptent utiliser pour se faire entendre, il laisse entendre que les manifestations sont les armes les plus puissantes pour les hommes politiques.
« Les manifestations n’ont jamais été hors de la table, les manifestations sont les seuls moyens légaux que les partis politiques détiennent, donc les manifestations ne sont pas hors de table, les manifestations reprendront. », a-t-il rassuré.
Avec ces annonces et ces bras de fer qui se profilent à l’horizon, tout porte à croire que l’année 2024 risque d’être une année assez mouvementée sur la scène politique guinéenne.
Bintou Fofana ( Stagiaire)