Interpelé pour escroquerie, un imam âgé d’une soixantaine d’années a comparu dans la matinée de ce mardi devant le tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Mairie de Ratoma.
Selon des informations recueillies auprès de son avocat, Ibrahima Sory Djikini a été interpellé suite à une plainte d’un ami à son fils qui lui aurait été adressée après que ce dernier ait déboursé une somme de 10 millions pour un voyage en Tunisie et qui a été finalement rapatrié à sa descente de l’avion.
« On dit qu’il est poursuivi pour escroquerie, parce que jusqu’à preuve du contraire, c’est ce que je viens de démontrer devant le tribunal, l’escroquerie en soi, c’est de jouir d’une forte qualité, de faux nom, de tromper ou d’utiliser quelques manœuvres que ça soit pour tromper une personne afin de lui retirer ses biens et ce n’est pas le cas, c’est sa naïveté certainement qui a joué sur lui. » a expliqué dès l’entame Me Malick Touré.
Avant de poursuivre en disant que ce jeune a été mis en contact avec son client grâce à son fils qui fait des études du côté de la Tunisie.
« Le plaignant dont il s’agit a eu cette discussion avec l’enfant de mon client monsieur Djikini en Tunisie par l’intermédiaire d’une autre personne qui étudie avec ce dernier qui a proposé que le fils de mon client lui aide à faire venir son parent comme lui il connaît déjà le trajet. Ainsi ils ont parlé, monsieur Djikini, c’est un imam que vous voyez comme ça, il est assis chez lui, ce monsieur est venu le trouver avec sa femme, il dit qu’il a été recommandé par son fils, il m’a donné l’adresse de votre domicile, il me dit de venir vous voir afin de vous remettre un montant de 10 millions pour l’expédier » a défendu l’avocat
« Et effectivement, les traces sont là, il a expédié l’argent en Tunisie, et mon client l’imam Djikiné s’est limité là et sa mission s’est limitée juste à l’envoi de l’argent pour acheter un seul billet. Mais au retour, ce sont deux billets qui sont venus parce qu’à l’école où il devrait aller étudier, quand tu envoies l’argent, c’est eux qui achètent le billet avec la lettre d’invitation, c’est-à-dire, on paie tout à l’école, on vous envoie et le billet d’avion et la lettre d’invitation, c’est ce qui a été fait. Et au retour, ces deux billets qui sont venus en Guinée pour la femme de Oumar et Baillo de la partie civile. Ils se sont embarqués en Guinée, arrivés en Tunisie, ils ont trouvé qu’on était en train de rapatrier les gens et ce n’était pas seulement les Guinéens, ils étaient mélangés. Un beau jour quand ils sont revenus, il s’est déplacé pour aller les accueillir à l’aéroport afin de les accompagner à la maison avec la femme de son fils. 10 jours après, il est venu dire que celui qui a préfinancé son voyage dit de lui restituer l’argent et l’imam, il était dans tous ses états. Il dit au lieu de faire ça, moi, je suis une personnalité dans mon quartier, étant imam pendant 17 ans, je ne peux pas accepter une telle humiliation, c’est à moi à qui vous avez remis les 10 millions, si vous voulez que je rembourse, je vais rembourser et c’est comme ça que la procédure est partie jusqu’à finalement, au lieu des 10 millions que le vieux a perçu et même eux ils reconnaissent, c’est 30 millions pour éviter des problèmes. Parce que c’est un sage, c’est un Imam », a fait comprendre l’avocat d’Ibrahima Sory Djikini.
Par ailleurs, l’avocat a laissé entendre que toute cette histoire est due à la naïveté de son client.
« En ma qualité d’avocat de la défense, je sais que ce dossier est vide contre mon client, j’ai commencé par définir ce qui veut dire escroquerie, il n’a pas agit de fausse qualité ,il n’a pas agit de faux nom, le reçu qui a établit les 10 millions c’est son nom qui est là , il n’est pas allé vers eux , il n’a fait aucune manœuvre frauduleuse pour commettre cette infraction, donc pour moi comme c’est leur foret sacrée la décision n’appartient qu’au juge en toute sincérité , nous on va plaider non coupable, dans ce sens que il n’en est pour rien par rapport à la qualification de l’infraction, de l’escroquerie, parce que il n’a fait aucune manœuvre pour parvenir à ça. »
À l’issue de l’audience, l’avocat de la partie civile a au nom de son client déclaré à la barre que Mamadou Bailo Barry a décidé de renoncer à la plainte contre l’imam Ibrahima Sory Djikini.
En retour, la défense a demandé une liberté provisoire en attendant que la partie civile à l’occurrence Mamadou Bailo Barry vienne à la barre pour témoigner de son désistement dans la procédure.
Après une brève opposition du parquet, le président du tribunal a finalement accepté d’accorder une liberté provisoire à l’imam Ibrahima Sory Djikini avec le paiement d’une caution de 1.500.000 GNF. Et renvoyer le dossier pour le 8 décembre prochain.
Sam Bantignel Barry