Invité dans l’émission Mirador de la radio FIM Fm, le président de MoDel a exprimé son désaccord quant à l’organisation des prochaines élections en Guinée par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD).
Pour lui, cette idée de confier au MATD le soin d’organiser les élections est un moyen pour le gouvernement de proclamer des résultats « falsifiés », en faveur d’un candidat de leur choix.
« On nous ramène un système comme celui du PDG avec un centralisme absolu, on dicte tout, on impose tout et ce sont les mêmes personnes qui veulent nous faire croire qu’ils vont organiser les élections. Plutôt qu’ils soient en train de déclarer ouvertement qu’ils vont fabriquer celui qu’ils veulent mettre au pouvoir, fabriquer des résultats à eux, ils vont prendre le pouvoir pour lui donner et faire croire que ce sont les guinéens qui l’ont élu », a lancé Aliou Bah.
Selon M. Bah, la première chose que les autorités militaires devraient tout d’abord créer un climat de confiance entre le MATD et les acteurs politiques qui doivent aller lors des élections qui marqueront la fin de la transition.
« Il s’agissait simplement dès le début de la transition, si c’était dans ce sens qu’on voulait aller, le minimum aurait été de récréer cette confiance en acceptant un véritable partenariat entre le ministère, les compétiteurs, les partenaires techniques et financiers, ce qui n’a pas été le cas. On ne peut pas conduire un pays à coup de slogan, il ne suffit pas simplement de créer des concepts, créer des idées, afficher des choses et dire que nous sommes en train de faire la refondation, ça, c’est un top de chimère. Ce qui arrive aujourd’hui, c’est que le MATD d’abord qui est vidé de toutes ses compétences en matière d’organisation électorale depuis des années, ça, c’est un désert de compétences, il faut qu’on se le dise » stipule le président du MoDel.
Plus loin, Aliou Bah estime que vouloir laisser le MATD organiser les élections supposerait que ce sont les administrateurs territoriaux qui se chargeront de faire ce que veut la junte.
« Lorsque c’est le MATD qui organise les élections, ce qui suppose que ce sont les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets et autres qui sont les relais au niveau local qui vont le faire. Aujourd’hui, vous voyez les rapports qu’il y a entre les administrateurs territoriaux, les populations et les acteurs politiques, vous avez vu ce qui sait passer recensement à Mamou, où un gouverneur se permet d’interdire à un parti politique qui est L’UFDG d’organiser une activité d’assainissement public. Vous imaginez combien de fois, c’est absurde, combien de fois, on est tombé si bas », a martelé Aliou Bah.
Adama Sira Bah ( Stagiaire)