Edouard Zotomou : « Si vous mettez un prix sur la tête de quelqu’un, cela est une affirmation d’impuissance »
Un groupe d’individus armés a exfiltré le capitaine Moussa Dadis Camara, les colonels Moussa Thiègboro Camara, Blaise Gomou et Claude Pivi de la Maison centrale de Conakry le 4 novembre dernier. Malgré de nombreuses tentatives de l’État guinéen pour le localiser, le colonel Claude Pivi est toujours porté disparu.
Hier, le ministre de la Justice a publié un communiqué offrant une récompense de 500 millions de francs guinéens à toute personne pouvant fournir des informations précises aux autorités judiciaires sur sa localisation, afin de faciliter sa capture.
Contacté par Conakry Infos ce jeudi, Edouard Zotomou, président du parti de l’UDRP (Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès), a indiqué que la montante mise sur la tête du colonel Pivi par le ministre de la Justice dénote de l’incapacité et de l’impuissance des autorités guinéennes : » Pour les 500 millions, je ne veux même pas parler de ça parce que de toute façon, quand vous devez mettre un prix sur la tête de quelqu’un, ça veut dire franchement que vous êtes dans l’incapacité de trouver la personne encore une fois, ça souligne le fait qu’il n’y a pas de rigueur, il n’y a pas de sécurité, si vous mettez un prix sur la tête de quelqu’un, c’est une affirmation d’impuissance en réalité », a expliqué Dr Edouard
Par ailleurs, le président du parti UDRP estime que ce qui s’est passé à la maison Centrale de Conakry démontre pleinement la faiblesse de l’État à assurer la sécurité autour des procès du massacre du 28 septembre : « Le comportement du ministre Charles Wright qui vient sermonner copieusement des gardes. Cela montre effectivement la faiblesse du système qu’ils ont mis en place parce que nous, nous avons dit au départ, c’est une très bonne chose pour organiser un procès, mais il faudrait en avoir les moyens, des moyens ce n’est pas seulement des moyens financiers, il faut assurer la sécurité et nous avions pensé d’ailleurs que ce n’était vraiment pas au programme à moins que ça ne soit fait pour des raisons de pouvoir, montrer qu’on était capable de faire quelque chose, on aurait souhaité franchement laisser toute cette affaire au niveau de la CPI parce qu’à l’intérieur il y a toujours la possibilité de démission de l’exécutif et ça, ça piège un peu le travail, ça piège la justice », a laissé entendre Dr Edouard Zotomou
Bintou Fofana