Ismaël Condé : « Les colonies étaient les forces principales de la France, car sa survie en dépendait. »
Ismaël Condé, le secrétaire national du Parti de la révolution populaire africaine de Guinée (PRPAG), a tenu une conférence de presse mardi afin de rappeler les raisons qui ont poussé le Parti démocratique de Guinée (PDG) à encourager le peuple guinéen à rejeter l’idée de la communauté avec la France lors du référendum sur la Constitution de la Ve République française.
Soixante-cinq ans après le mémorable « NON » de la Guinée, M. Condé a souligné que tout a commencé avec le contenu de la Constitution soumise au référendum.
« Dans le préambule de cette Constitution, il était clairement dit que le fondement de la Communauté française d’Afrique c’est l’égalité et la solidarité entre les peuples. En même, il était dit que le président de la communauté c’est président de la République française, les affaires étrangères étaient tenues par elle, la création de la monnaie revient également à la métropole, la défense, l’économie et les finances, l’enseignement supérieur, la gestion des matières premières etc. relèvent toujours de la France. Dites-moi où se trouve donc cette égalité ? », a rappelé Ismaël Condé.
Il a ensuite expliqué que ces réalités ont poussé Ahmed Sékou Touré, le premier président de la Guinée indépendante, à percevoir cette communauté comme une autre forme de colonisation, en déclarant que « la communauté, c’est la vieille marchandise reconditionnée dans un nouvel emballage frappée d’une nouvelle étiquette ».
Selon M. Condé, le PDG a estimé que cette communauté allait à l’encontre des valeurs africaines.
« L’histoire retiendra que le colonialiste ne fera jamais que mentir (…), a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Condé a affirmé que la France dépendait de ses colonies pour sa survie, ce qui explique selon lui les efforts constants de la France pour maintenir les pays africains dans le néocolonialisme.
« Les colonies étaient les forces principales de la France. Donc il était vital pour elle (la France) de les (colonies) garder sous son contrôle, car la survie de la France en dépendait », a-t-il soutenu.
En abordant la prise du pouvoir par les militaires en Guinée sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya et la manifestation prévue par les Forces vives de Guinée pour le 5 septembre, date anniversaire du CNRD, Ismaël Condé a appelé les autorités de la transition ainsi que les acteurs sociaux et politiques à privilégier l’unité nationale et la paix pour éviter que des Guinéens ne soient à nouveau victimes de violences lors de manifestations politiques.
Ibrahima Sory Soumah