[dropcap]L[/dropcap]’opposition guinéenne a décidé ce mercredi de reprendre les manifestations de rue mercredi 7 janvier 2015 sur l’esplanade du stade du 28 septembre, a-t-on appris de bonnes sources.
Selon un leader de l’opposition ayant pris part à cette rencontre, ‘’la reprise des manifestations découle de l’opacité que caractérise la gestion du processus électoral par la CENI qui vient de recruter l’opérateur technique ‘’GEMALTO’’ pour la gestion du fichier électoral ».
L’opposition exige également la recomposition de la CENI avant l’élection présidentielle de 2015, car, selon elle, plusieurs commissaires de cette institution élus sous les couleurs de l’opposition, ont changé de veste en faveur de la mouvance présidentielle.
Les leaders de l’opposition décident ainsi de mettre fin à la trêve, au moment où la Guinée est toujours frappée par une épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui a déjà fait plus de 1000 morts.
Récemment, pour répondre aux rumeurs de reprise des manifestations de l’opposition, le président Alpha Condé a déclaré au cours d’une conférence de presse, qu’il va sévir contre les organisateurs des manifestations de rue, avec à la clé, l’application de ‘’la loi anti-casse’’.
‘’Je n’accepterai aucune manifestation ni de la mouvance ni de l’opposition en cette période d’Ebola. Pas question de semer la pagaille tant qu’il y a Ebola en Guinée. Si la majorité veut manifester, je ferai appliquer la loi anti-casse et les frapper ; si c’est l’opposition, je fais la même chose. Il n’est pas question que les gens fassent la pagaille au moment d’Ebola. Je ne l’accepterai ni pour la majorité présidentielle ni pour l’opposition’’, a-t-il martelé.
‘’Pourquoi utiliser la rue alors qu’il y a le parlement. Aujourd’hui, tout le monde doit se battre. C’est au parlement que les gens doivent discuter. Pourquoi quand ils sont au parlement, on va utiliser la rue, je préviens tout le monde. La loi anti-casse est là, ce n’est pas moi qui l’ai fait. C’est une loi qui existe, on va l’appliquer’’, a prévenu le président Condé.
Et un leader de l’opposition, réquerant l’anonymat, de répondre au chef de l’Etat : ‘’Interdiction ou pas, nous manifesterons le 7 janvier 2015, car c’est la Constitution qui nous l’autorise en tant que partis politiques. Donc, les menaces de ce genre ne nous feront pas changer d’avis’’.
En attendant la réaction des autorités du pays, l’opposition promet d’en découdre avec le pouvoir qui n’a pas encore dit son dernier mot.
Boua Kouyaté
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