The news is by your side.

En Éthiopie, des élections sur mesure dans un ex-empire qui craque

les Annonces 224
En raison de la crise du Tigré et d’autres foyers de tension, les élections d’aujourd’hui n’auront pas l’exemplarité voulue par le premier ministre Abiy Ahmed, le prix Nobel de la paix parti en guerre.

Cela devait être le premier scrutin véritablement démocratique de l’histoire de l’Éthiopie ; une histoire qui a vu se succéder un régime féodal et d’atroces dictatures. Des élections démocratiques, c’était en tous cas la promesses d’Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien, auréolé du Prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin à un conflit de plusieurs décennies avec son voisin, et ancienne possession, l’Érythrée.

Mais cette promesse ne sera pas tenue. La guerre avec la région du Tigré, à la fin de l’année dernière, est passée par là, ainsi que des tensions avec d’autres groupes ethniques, dans cet ancien empire qui a du mal à trouver un équilibre. De ce fait, plus de 20% des circonscriptions éthiopiennes ne pourront pas voter normalement, entachant l’ensemble du scrutin.

Le Premier ministre éthiopien continue de proclamer que les élections seront « exemplaires » ; mais l’Union européenne, qui a pourtant contribué à hauteur de 20 millions d’euros à l’organisation du scrutin, a renoncé à envoyer une mission d’observateurs, estimant que les conditions n’étaient pas remplies.

La situation au Tigré est le principal foyer de crise, qui dépasse de loin l’organisation de ces élections. En novembre dernier, le gouvernement d’Addis Abéba a envoyé l’armée dans la province fédérale du Tigré, dans le nord du pays, pour déloger le parti au pouvoir, coupable d’avoir désobéi au gouvernement central.

Le premier ministre avait promis une opération de courte durée, et s’est empressé de crier victoire lorsque l’armée a capturé la capitale provinciale, Mekele, et chassé le parti régional dominant, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF). Mais la guerre n’a pas pris fin : le TPLF, qui détenait autrefois le pouvoir en Éthiopie et vit mal son éviction, a pris le maquis dans les montagnes, harcelant l’armée gouvernementale, et surtout celle de l’Érythrée voisine appelée à la rescousse.

France Inter.fr

À LIRE AUSSI