Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rend, mardi, à Moscou pour y rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine. Les deux chefs d’État doivent évoquer leurs différends sur le conflit syrien.Vladimir Poutine doit s’entretenir, ce mardi 27 août, avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan en marge du salon aéronautique MAKS, qui a lieu à Moscou. Les deux présidents évoqueront leurs divergences sur le conflit syrien.
Cette visite surprise survient, quelques jours après qu’un convoi militaire turc a été pris pour cible lors de raids aériens en Syrie. Sur le terrain, les forces du président Bachar al-Assad progressent grâce au soutien de la Russie, ce qui a pour conséquence un regain de tension avec la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie.L’éclairage de notre correspondant en Turquie, Ludovic de Foucauld
« La position de Vladimir Poutine est claire depuis l’intervention de la Russie dans le conflit syrien : aider l’allié syrien à reconstituer son intégrité territoriale. Aider Bachar al-Assad à reconquerir les zones qui échappent encore à son contrôle, dont Idleb », explique Ludovic de Foucaud, correspondant de France 24 en Turquie.
« Les Russes accusent cependant les Turcs d’être des soutiens actifs des rebelles sur place », poursuit Ludovic de Foucaud. S’opposant à Bachar al-Assad, la Turquie soutient des groupes rebelles syriens et est intervenue militairement dans le conflit contre les Kurdes syriens et des jihadistes. Ankara déploie depuis près de deux ans des forces dans les provinces d’Idleb et de Hama. Mais la région d’Idleb était censée être protégée par un accord sur une « zone démilitarisée », dévoilée en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires jihadistes et insurgés.
« Les Turcs veulent eviter que se forme un continuum continental entre les Kurdes de Syrie et ceux d’Irak », résume Ludovic de Foucauld. De plus, « Erdogan veut s’assurer qu’il n’y aura pas de nouvel afflux de migrants syriens en Turquie. Politiquement, Erdogan ne peut pas se faire permettre d’une nouvelle arrivée. »
Recep Tayyip Erdogan doit recevoir ses homologues russe et iranien pour un sommet sur la Syrie le 16 septembre à Ankara. L’Iran et la Russie sont alliés à Bachar al-Assad mais cherchent une résolution politique au conflit avec la Turquie.
Depuis la fin du mois d’avril, la Syrie et la Russie ont augmenté leurs bombardements sur la région d’Idleb, faisant plus de 860 morts parmi les civils.
Source : France24 et AFP