[dropcap]L[/dropcap]e Français a dominé le Japonais Harasawa en finale des lourds avec une victoire aux pénalités. Riner remporte sa deuxième médaille d’or olympique.
Teddy Riner a brisé la malédiction des porte-drapeaux. Après les revers d’Estanguet en 2008, Flessel en 2012 ou encore Richardson en 2004, le judoka français a réussi à conserver sa médaille d’or des +100 kg aux jeux Olympiques de Rio ce vendredi. Le colosse guadeloupéen a battu en finale le Japonais Hisayoshi Harasawa aux pénalités. Il rejoint les dieux de l’Olympe et entre au panthéon des jeux Olympiques avec un deuxième sacre qui égale le mythe David Douillet et sauve le judo français avec l’aide d’Émilie Andéol, titrée chez les dames.
Double champion olympique et octuple champion du monde à seulement 27 ans, Riner dispose désormais du plus beau palmarès de l’histoire dans la catégorie reine. Et il n’a pas tremblé en finale face au présomptueux Japonais Hisayoshi Harasawa, battu aux pénalités (2 à 1).
Joli réveil pour les judokas tricolores, qui avaient mal débuté leur semaine à Rio et l’ont conclue en fanfare. Les Bleus terminent ces Jeux avec 2 médailles d’or, 2 médailles d’argent et 1 de bronze, un excellent bilan sur les tatamis par rapport aux 7 médailles de Londres (2 d’or, 5 de bronze).
98 combats sans défaite
Ce final rêvé, pour Riner, était attendu : invaincu depuis 2010, le géant français (2,03 m, 137 kg) a survolé la journée, étirant sa série d’invincibilité à 98 combats internationaux. Il devient le troisième poids lourd de l’histoire à remporter deux titres olympiques en judo après Douillet (1996, 2000) et le Japonais Hitoshi Saito (1984, 1988). À l’annonce de sa victoire, sous les yeux de son fils Eden (2 ans) présent en tribune, Teddy Riner s’est frappé le torse avant de lever les poings au ciel.
Comme souvent depuis son tout premier titre de champion du monde, en 2007 et déjà à Rio, il y a eu vendredi Riner et les autres. Et pendant que les autres se battaient pour savoir qui aurait l’immense honneur de devenir vice-champion olympique, le Guadeloupéen s’est battu contre ses adversaires, mais aussi contre lui-même, pour réussir là où tout le monde attendait qu’il réussisse. C’était écrit, certes, mais encore fallait-il suivre le scénario à la lettre. Déterminé, Riner a rendu une copie parfaite avec pour seul accroc notable un ongle retourné en quarts de finale ou un doigt dans l’oeil reçu en demies. Et en finale, il a surclassé Harasawa qui avait pourtant dit vouloir être le premier à faire tomber Riner.
Avec cette deuxième médaille d’or, le porte-drapeau des Bleus à Rio rejoint le petit cercle des judokas ayant décroché trois podiums olympiques puisqu’il avait aussi obtenu le bronze en 2008 à Pékin. Il y retrouve le Japonais Tadahiro Nomura (-60 kg), seul judoka de l’histoire à avoir décroché trois fois l’or olympique (1996, 2000, 2004). Et il y côtoie un autre mastodonte du sport français, son prédécesseur David Douillet, qui compte lui aussi deux titres et une médaille de bronze (1992).
AFP