[dropcap]L[/dropcap]a Russie a enfin reconnu que le crash du vol A321 était un attentat. Les renseignements offrent une récompense pour identifier les « terroristes ».
L’hypothèse d’une bombe à bord de l’avion avait été évoquée par Washington et Londres, mais mise en doute par Moscou. La Russie vient de confirmer que le crash du vol A321 dans le Sinaï égyptien était un attentat. Ce crash avait fait 224 morts le 31 octobre. « Pendant le vol, un engin explosif artisanal d’une puissance équivalente à un kilogramme de TNT s’est déclenché », a précisé le chef des services secrets russes (FSB), Alexandre Bortnikov. « En conséquence, l’avion s’est désintégré dans l’air, ce qui explique pourquoi [nous avons retrouvé] des morceaux du fuselage dans un large rayon ».
La branche égyptienne du groupe djihadiste État islamique avait assuré être responsable du crash de l’appareil dans le désert du Sinaï, qui a coûté la vie aux 224 passagers et membres de l’équipage, presque tous des Russes.
Les renseignements sont prêts à offrir 50 millions de dollars pour obtenir des informations sur l’identité des « terroristes ». « Le FSB s’adresse à la communauté russe et internationale pour l’aider à identifier les terroristes. Une récompense de 50 millions de dollars sera versée pour des informations qui aideraient à détenir ces criminels », a annoncé le FSB dans un communiqué publié sur son site internet.
Intensification des frappes russes en Syrie
Estimant que le crash de l’avion « marquera à jamais » la Russie, Vladimir Poutine a promis de « trouver et punir les criminels », sans nommer pour autant l’EI. « Nous devons le faire sans tarder, trouver leur identité. […] Nous les trouverons en n’importe quel point de la planète et nous les punirons », a poursuivi le président. « L’action militaire de notre aviation en Syrie doit être non seulement poursuivie, mais aussi intensifiée pour que les criminels se rendent compte que le châtiment est inévitable », a-t-il déclaré.
Le crash de l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet, en provenance de Charm el-Cheikh et à destination de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), est la pire catastrophe aérienne ayant jamais frappé le pays et le pire attentat contre des Russes en dix ans.
L’annonce du Kremlin intervient quatre jours après des attentats ayant fait au moins 129 morts et 352 blessés dans le centre de Paris, revendiqués par les djihadistes de l’EI. Lundi, alors qu’il participait au G20 à Antalya, en Turquie, le président russe a appelé à « unir [les] efforts dans la lutte contre ce mal, le terrorisme ». Les récents attentats « prouvent que [la Russie] a eu raison » de vouloir organiser une coalition antiterroriste internationale élargie en Syrie, où Moscou mène des frappes aériennes quasi quotidiennes depuis fin septembre à la demande du régime de Damas.
AFP