Vivement critiqué pour sa participation à une manifestation de soutien au président de la transition, Mamadi Doumbouya, à Mamou, l’ancien ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, a réagi à ses détracteurs dans une longue déclaration publiée sur sa page Facebook.
« Le ridicule ne tue pas », a-t-il écrit, dénonçant « l’égoïsme humain doublé de haine » de ceux qui l’accusent de manœuvres politiques.
Dans une diatribe au ton acerbe, M. Wright a fustigé ses adversaires, les accusant de manipuler l’opinion publique en qualifiant de « marionnettes » les anciens membres du gouvernement soutenant toujours le chef de l’État.
Rappelant qu’il est magistrat de carrière, Wright a précisé qu’il n’exerce actuellement aucune fonction judiciaire active, étant en position de détachement depuis sa nomination, puis sa cessation de fonction comme ministre.
Il affirme être parfaitement en droit, en tant qu’ancien membre du gouvernement et citoyen guinéen, d’exprimer publiquement son soutien au président Doumbouya et aux « acquis » du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
« Est-ce que mon statut de magistrat m’interdit de soutenir la vision du chef de l’État pour notre pays ? », a-t-il interrogé, ajoutant que ses prises de position relèvent de ses « convictions personnelles » et non d’une quelconque obligation institutionnelle.
Concernant son traitement financier, Alphonse Charles Wright a confirmé percevoir un salaire correspondant à son rang de magistrat de cour, conformément aux statuts de la magistrature en Guinée, rejetant les accusations de corruption ou de traitement de faveur.
Alors que le pays se dirige vers un référendum constitutionnel en septembre, la scène publique guinéenne est marquée par une forte polarisation.
Si des figures politiques comme Wright réaffirment leur loyauté au pouvoir en place, plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent l’instrumentalisation de l’appareil d’État et la restriction de l’espace civique.
La sortie de Charles Wright illustre l’atmosphère électrique qui entoure les acteurs politiques guinéens, pris entre fidélité revendiquée à la transition militaire et accusations d’opportunisme de la part d’une société civile inquiète du recul des libertés.
Kadiatou N’Diaye