Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a accusé samedi le général Mamadi Doumbouya de vouloir ‘’commettre un parjure’’ en reniant les engagements pris au début de la transition.
Il s’exprimait en visioconférence lors de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti.
« Le Général Mamadi Doumbouya a juré de respecter une Charte de la transition qu’il a lui-même fait rédiger et qui, à notre avis, protégeait bien les droits humains et les libertés publiques », a déclaré Cellou Dalein Diallo.
« Malheureusement, dans la pratique, aucune disposition de cette charte n’est respectée. », a-t-il ajouté, devant un auditoire de militants mobilisés.
L’ancien Premier ministre a rappelé que son parti avait soutenu initialement la junte militaire, mais que cette confiance a été trahie par la non-tenue des promesses.
« Nous n’avons pas de conflit personnel avec la junte. Ce qu’elle ne respecte pas, ce sont ses engagements. Nous ne pouvons pas l’accompagner dans cela. Nous ne pouvons pas l’accompagner dans les disparitions forcées, ni dans sa volonté de confisquer le pouvoir. », a rappelé M. Diallo
Cellou Dalein Diallo a insisté sur l’importance du respect de la parole donnée et du serment prêté devant la plus haute juridiction du pays.
« Il faut que le peuple de Guinée puisse choisir librement ses dirigeants. C’est à cela que la junte s’est engagée lors de sa prise du pouvoir. Si elle change d’orientation, nous devons le révéler, le dénoncer et nous battre pour qu’elle revienne au respect de la charte de la transition et des engagements internationaux de notre pays. », a-t-il martelé.
Accusant les dirigeants de la transition de vouloir s’éterniser au pouvoir, il a lancé un appel à la vigilance populaire.
« Ils veulent confisquer le pouvoir. Il faut que les Guinéens leur rappellent leur engagement solennel : celui de ne pas participer aux élections organisées pour le retour à l’ordre constitutionnel. Vous avez pris cet engagement librement, vous devez le respecter. », a insisté Cellou Dalein Diallo.
Dans une charge plus solennelle, Cellou Dalein Diallo a conclu en rappelant les fondements du pacte social.
« Dans nos sociétés traditionnelles comme dans les pays modernes avancés, les contrats doivent être respectés, les serments doivent être respectés. La parole donnée est sacrée. », a-t-il rappelé.
Depuis plusieurs mois, le leader de l’UFDG accuse le régime de transition d’autoritarisme et de manœuvres pour se maintenir au pouvoir au-delà de la période prévue.
Mohamed Sylla