Ce mercredi 23 avril 2025, le procès en appel d’Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), a franchi une étape cruciale à la Cour d’appel de Conakry.
Après les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense, la parole a été donnée au prévenu, qui s’est exprimé dans un discours sobre mais chargé de sens, réaffirmant son innocence et dénonçant ce qu’il qualifie de “persécution politique”.
À la barre, Aliou Bah n’a pas mâché ses mots : « Je suis victime d’une persécution politique déguisée en procédure judiciaire », a-t-il lancé, visiblement ému mais déterminé.
Il a dénoncé l’absence de fondement juridique solide dans les accusations portées contre lui, s’appuyant sur les pièces présentées à l’audience.
« Les vidéos ont été projetées ici, il n’y a ni délit ni crime », a-t-il insisté, rappelant que sa détention relève, selon lui, plus d’un harcèlement politique que d’un processus de justice impartial.
Le président du MoDeL, incarcéré depuis plusieurs mois à la maison centrale de Conakry, affirme garder la conscience tranquille.
« Ma conscience ne m’a reproché absolument rien, parce que je n’ai rien fait. » Dans un ultime plaidoyer, il a évoqué sa foi, convaincu que « l’innocent que je suis n’a pas sa place en prison »
Ce procès, suivi de près par l’opinion publique et les observateurs politiques, s’inscrit dans un contexte tendu où plusieurs figures de l’opposition dénoncent une instrumentalisation de la justice.
Aliou Bah, connu pour ses prises de position tranchées contre la gouvernance actuelle, est devenu pour certains un symbole de la résistance politique face à ce qu’ils considèrent comme un recul des libertés.
Depuis le début de l’affaire, ses partisans n’ont cessé de crier au procès politique. Les autorités judiciaires, de leur côté, assurent suivre le cours normal de la procédure et rejettent toute forme de pression politique.
Mohamed Sylla pour Conakry Infos