Le chanteur guinéen Azaya a affiché lundi un geste fort en achetant 200 billets pour le concert de son épouse, l’artiste Djelykaba Bintou, prévu le 26 avril au stade Petit Sory de Nongo, à Conakry.
Une démarche saluée comme un pas vers la réconciliation du couple, séparé depuis plusieurs mois.
La rencontre, organisée à l’initiative du ministre de la Culture Moussa Moïse Sylla, s’est tenue en présence du directeur général du Fonds de Développement des Arts et de la Culture (FODAC), Malick Kébé, et du chanteur Sékouba Kandia Kouyaté.
Le ministre a joué un rôle de médiateur discret mais décisif, dans un contexte marqué par la tension entre les deux artistes phares de la scène musicale guinéenne.
Au terme de l’échange, Azaya a publié sur ses réseaux sociaux des clichés de la rencontre, accompagnés d’un message d’apaisement.
« Chaque ménage traverse des difficultés… Lorsqu’on s’est aimés et qu’on a parcouru un bout de chemin ensemble, il ne devrait plus y avoir de place pour la haine », a-t-il écrit, appelant ses fans à privilégier la sagesse et l’intérêt supérieur de la musique guinéenne.
Le couple, marié depuis plusieurs années, formait jusqu’à récemment un tandem emblématique de la musique populaire en Guinée.
Leur séparation, rendue publique à travers des publications croisées sur les réseaux sociaux, avait suscité une vive émotion parmi leurs fans, nourrissant rumeurs et spéculations.
Dans son message, Azaya a tenu à remercier les autorités, notamment le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, pour leur soutien.
Il a également salué l’implication personnelle de Moussa Moïse Sylla, ainsi que les conseils reçus de figures respectées du milieu culturel.
Si cette main tendue ne scelle pas une réconciliation définitive, elle marque un tournant dans une relation aussi publique que tumultueuse.
Au-delà du geste symbolique, c’est la perspective d’un climat apaisé dans le paysage musical guinéen qui semble se dessiner.
À Conakry, certains murmurent déjà que la musique aura réussi là où l’amour a échoué en recréant une forme d’harmonie, fût-elle éphémère, à l’occasion des concerts réunissant les anciennes icônes de la scène guinéenne.
Boua King